La vidéo utilise une imitation de la voix de la vice-présidente pour la faire paraître en train de tenir des propos dévalorisants sur elle-même et Joe Biden.
TL;DR
- Elon Musk partage une version modifiée d’une vidéo de campagne de Kamala Harris.
- La vidéo n’alerte pas les utilisateurs de sa manipulation ni des propos falsifiés de Harris.
- Les deepfakes sont une préoccupation croissante pour leur capacité à influencer les opinions électorales.
Elon Musk diffuse des propos falsifiés de Kamala Harris
Comme souvent, Elon Musk fait parler de lui. Cette fois-ci, le patron de SpaceX a partagé, vendredi soir dernier, une version modifiée d’une vidéo de campagne de Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis. Le contexte est remanié par une voix de substitution à travers un deepfake où l’on entend des propos tel que : « J’ai été choisie parce que je suis la diversité ultime. »
Des millions de vues
Alors que rien n’indique que la vidéo a été manipulée, le fait de rendre à Harris des propos qu’elle n’a jamais dits a déjà généré plus de 119 millions de vues. Le post d’origine, partagé par @MrReaganUSA, précise pourtant qu’il s’agit d’une parodie. Mais Elon Musk, en la diffusant sur son propre compte en la commentant de « C’est incroyable » accompagné d’un emoji rieur, n’a pas suscité la mention « trompeuse » de la part du réseau social.
Des informations trompeuses non signalées
Bien souvent, si des médias sont jugés trompeurs par une plateforme, ils sont signalés et des notes communautaires sont ajoutées. Dans le cas présent, le New York Times indique que plusieurs suggestions ont été faites pour la vidéo de Musk, mais sans que de telles procédures soient appliquées.
Inquiétudes croissantes face aux deepfakes
Musk n’est pas le seul à jouer avec la manipulation des médias. Les deepfakes, ces vidéos où l’apparence et la voix de quelqu’un sont imitées par intelligence artificielle, suscitent une préoccupation grandissante à l’approche des élections. Elles font craindre une influence trompeuse sur les opinions électorales. À noter qu’en début d’année, une vingtaine d’entreprises technologiques, dont celle de Musk lui-même, se sont engagées à lutter contre « l’usage trompeur de l’IA » pour les élections de 2024. Encore que, face à cette vidéo virale, l’approche semble pour le moins paradoxale.