Alors que le tourisme spatial se démocratise, des scientifiques étudient les effets de la microgravité sur la santé cardiovasculaire des touristes spatiaux, en se concentrant sur les patients en insuffisance cardiaque. Les simulations basées sur un modèle mathématique révèlent des défis potentiels et soulignent la nécessité de plans de santé personnalisés pour ces astronautes privés, souffrant de problèmes de santé sous-jacents.
À mesure que les voyages spatiaux commerciaux se démocratisent, le tourisme spatialtourisme spatial est en train de devenir de plus en plus accessible au plus grand nombre, il est envisageable que des individus souffrant de divers problèmes de santé sous-jacents, tels que l’insuffisance cardiaqueinsuffisance cardiaque, puissent être inclus parmi ces futurs touristes spatiaux.
Cette évolution démographique des voyageurs spatiaux commerciaux, qui comprend de plus en plus de personnes âgées et fortunées potentiellement moins en bonne santé, contrastecontraste avec les astronautes professionnels qui bénéficient d’examens de santé réguliers et d’un entraînement physique intensif. Par conséquent, il est impératif d’intégrer une approche plus inclusive des problèmes de santé, comme l’insuffisance cardiaque, le diabète et autres affections chroniques, dans la planification des missions spatiales. L’insuffisance cardiaque, qui affecte plus de 100 millions de personnes dans le monde, est particulièrement préoccupante dans ce contexte.
C’est dans cette optique que des études visent à évaluer les effets de la microgravité, de l’environnement spatial et d’autres facteurs sur la santé des touristes spatiaux, en mettant l’accent sur les conditions médicales préexistantes. L’inclusion d’astronautes non professionnels souffrant de problèmes de santé préexistants nécessite une compréhension approfondie de l’impact de la microgravité sur ces individus. Les défis cardiovasculaires uniques posés par les voyages spatiaux pourraient affecter de manière significative les patients atteints d’insuffisance cardiaque, ce qui justifie une étude approfondie de ce domaine.
Pour comprendre l’intérêt de mieux comprendre les risques auxquels pourraient s’exposer dans l’espace des touristes spatiaux souffrant d’insuffisance cardiaque, il faut savoir que dans l’espace, le corps humain subit des changements importants. L’un des effets les plus notables est la redistribution des fluides corporels, provoquant ce que l’on appelle communément le syndromesyndrome de la « patte d’oiseauoiseau au visage gonflé ». Ce déplacement de fluide entraîne une réduction de l’accumulation veineuse dans les jambes et une augmentation de la pression veineuse dans le haut du corps. Chez les individus en bonne santé, le système cardiovasculaire peut s’adapter à ces changements, mais chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque, les risques sont nettement plus élevés.
Un modèle mathématique du système cardiaque et pulmonaire
Dans une étude publiée il y a quelques jours dans Frontiers in Physiology, le Dr Lex van Loon, professeur adjoint à l’université nationale australienne et à l’université de Twente aux Pays-Bas, et ses co-auteurs ont utilisé un modèle mathématique du système cardiaque et pulmonaire pour « simuler les effets que la microgravité pourrait avoir sur les personnes, qui ne sont pas des astronautes formés, présentant des problèmes de santé cardiaque ».
En ajustant les paramètres de ce modèle informatique, cette équipe de scientifiques a pu « prédire avec un haut degré de précision comment les patients souffrant d’insuffisance cardiaque pourraient réagir lors d’un voyage dans l’espace ». Ces simulations ont révélé que « l’entrée en microgravité augmente le débit cardiaquedébit cardiaque chez tous les individus. Cependant, chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque, cette augmentation du débit cardiaque s’accompagne d’une augmentation dangereuse de la pression auriculaire gauche, qui peut entraîner un œdèmeœdème pulmonaire, une condition dans laquelle du liquide s’accumule dans les poumonspoumons, rendant la respiration difficile », précise le Dr Lex van Loon.
Les recherches de cette équipe soulignent la « nécessité de tests de santé complets et de plans médicaux personnalisés pour les touristes spatiaux souffrant de problèmes de santé sous-jacents ». De plus, ces résultats soulignent l’importance de « poursuivre les recherches sur les effets à long terme des voyages spatiaux sur la santé cardiovasculaire », de sorte que les futures études devraient se concentrer sur « l’exposition prolongée à la microgravité et l’impact cumulatif des comorbiditéscomorbidités chez les patients insuffisants cardiaques », conclut le Dr Lex van Loon.
Le rôle des jumeaux numériques humains
Une voie prometteuse pour la recherche future et la sécurité des voyages spatiaux est le développement de jumeaux numériques humains. Un jumeau numériquejumeau numérique humain est un modèle virtuel très détaillé des systèmes physiologiques d’un individu. En créant ces répliques numériques, il est possible de simuler divers scénarios et prédire comment différentes conditions, telles que la microgravité, pourraient affecter la santé d’un individu. Cette approche permet des évaluations personnalisées des risques et des contre-mesures sur mesure. Ce modèle personnalisé pourrait aider à identifier les préparations avant le vol et les interventions en vol les plus efficaces, améliorant ainsi la sécurité et le bien-être des touristes spatiaux souffrant de maladies cardiaques.