Les insectes et les araignées sont peut-être les plus grands malaimés du règne animal. Mais ce que des chercheurs viennent de découvrir pourrait bien aider à redorer un peu leur blason.
Les scientifiques nous préviennent : les populations d’insectes et même d’araignées s’effondrent. Toutefois, il faut reconnaître que nous avons du mal à être touchés par ce genre d’information. Nous sommes peu nombreux à trouver les insectes agréables à vivre. Et peut-être plus encore à avoir carrément peur des araignées. Alors, les voir disparaître ne nous apparaît pas nécessairement comme une mauvaise nouvelle.
Insectes, araignées et acides gras essentiels
Mais aujourd’hui, des chercheurs l’Institut fédéral suisse des sciences et technologies aquatiques (Eawag) nous livrent, sur un plateau, une raison de réviser notre point de vue concernant la disparition des insectes et des araignées. Ils ont travaillé pour cela sur plus d’un demi-million d’observations de 400 écosystèmes aquatiques et de 300 écosystèmes terrestres très variés. Dans la revue Science, ils expliquent comment ils ont calculé non seulement la biomasse, mais aussi la biodiversitébiodiversité des espèces d’insectes et d’araignées. Pour les relier à la quantité des principaux acides gras polyinsaturésacides gras polyinsaturés qu’ils fournissent.
Rappelons en effet que les animaux – y compris nous, les humains – ont un besoin vital de ces acides gras. Et que pour les oiseaux, les hérissons, les lézards et une foule d’autres petits êtres, les insectes et les araignées constituent une source essentielle de ces éléments.
La biodiversité aussi importante que la quantité
Les résultats des chercheurs sont clairs. Lorsque la diversité des espècesespèces d’insectes et d’araignées décline, la biomasse et la teneur en acides gras diminuent également. Mais ce n’est pas tout. Dans un parc citadin, par exemple, la disponibilité en oméga-3oméga-3 est faible. Parce que la biomasse est moindre. Mais aussi parce que les espèces et les populations se composent différemment. Avec moins de prédateurs comme les araignées, par exemple, qui accumulent les acides gras essentiels.
Dans les milieux aquatiques, cet effet de l’utilisation des terresterres est moins marqué. En ville ou en forêt, la teneur en éléments nutritifs d’un ruisseau reste la même. Il n’en demeure pas moins important de protéger les insectes aquatiques, car, les cours d’eau contribuent finalement aussi à l’approvisionnement en acides gras essentiels des écosystèmes terrestres.