Les tunnels de lave font partie des formations géologiques communes à Mars et à la Terre. Déjà envisagées comme potentiels habitats pour de futurs explorateurs de la Planète rouge, ces tunnels pourraient également être des environnements privilégiés pour rechercher de potentielles traces de vie martienne, comme le suggère cette nouvelle étude.
On se croirait dans le livre de Jules VerneJules Verne, Voyage au Centre de la Terre. Les éruptions volcaniqueséruptions volcaniques qui ont construit l’île de Lanzarote, dans l’archipel des Canaries, ont en effet laissé derrière elles de vastes tunnels qui serpentent aujourd’hui sur des kilomètres au sein du sous-sol basaltiquebasaltique. Certains, comme la Cueva de los Verdes, ont d’ailleurs été transformés en attraction permettant aux touristes de remonter le cours de cet ancien torrenttorrent de lavelave.
Des tunnels formés par l’écoulement de la lave
Ces tunnels ont en effet été formés par d’anciennes coulées de lave. Alors que la surface se solidifiait au contact de l’air, son centre restait fluide, permettant l’écoulement de la roche en fusion. À la fin de l’éruption, les tunnels se sont ainsi vidangés, libérant des passages plus ou moins vastes sous cette enveloppe de basaltebasalte. Certains tunnels sont d’ailleurs si larges qu’ils sont parfois utilisés comme salle de concert !
Ce n’est cependant pas pour écouter de la musique ou faire une promenade touristique qu’une équipe de chercheurs s’est aventurée dans ce dédale souterrain bien étrange. Les scientifiques ont en effet exploré cet environnement dans le but de mieux caractériser sa minéralogie, mais aussi les éventuels organismes y ayant trouvé refuge. Et leurs résultats, publiés dans la revue Communications Earth and Environment sont plutôt étonnants. Ils pourraient d’ailleurs trouver un écho dans un tout autre domaine de recherche, qui est celui de l’astrobiologieastrobiologie.
Un environnement stable colonisé par les bactéries
L’étude révèle que ces tunnels de lave présentent des conditions qui permettent une étonnante préservation des minérauxminéraux, mais aussi de certains organismes vivants et de traces d’une activité organique plus ancienne. Parmi les colonies microbiennes actives, la découverte de sulfates de calciumsulfates de calcium et de sodium indique en effet que ces tunnels abritent des micro-organismesmicro-organismes depuis bien longtemps. Or, c’est bien ce type de biosignature que les chercheurs espèrent trouver sur Mars.
Une découverte prometteuse, quand on sait que la Planète rouge abrite, elle aussi, de nombreux tunnels de lavetunnels de lave. « Cette étude implémente notre compréhension de l’évolution géologique et environnementale de la Terre et met en lumière le fait que les tunnels de lave peuvent représenter un refuge pour la vie microbienne, explique Bogdan Onac, professeur à l’USF School of Geosciences et auteur de cette étude, dans un communiqué. Les implications sont significatives pour l’astrobiologie, particulièrement pour l’identification de biosignatures sur Mars et d’autres corps célestes ».
Un abri propice à la préservation de biosignatures
Il est probable en effet que les tunnels de lave martiens soient très similaires à ceux observés sur Terre, avec notamment la présence de minéraux riches en sulfates, que certaines bactériesbactéries utilisent pour vivre. De plus, ces tunnels forment un environnement particulièrement stable et protecteur face aux températures extrêmes qui peuvent régner en surface, mais aussi face aux radiations solaires. L’absence d’atmosphèreatmosphère sur Mars permet en effet à ces radiations nocives d’atteindre le sol, posant un problème majeur à la préservation de la matière organique en surface, mais pas en profondeur !
Les résultats de cette nouvelle étude pourraient donc encourager les futures recherches sur Mars à s’orienter vers ces tunnels de lave.