C’est un nouveau succès pour le programme lunaire chinois, nouveau chapitre d’un sans-faute indispensable au vu des ambitions titanesques de la Chine sur la Lune (un Chinois sur la Lune d’ici 2030).
Chang’e 6 est la quatrième sonde chinoise à se poser sur la Lune, et la troisième sonde tous pays confondus à alunir cette année, après la sonde japonaise Slim (qui a la tête en bas)), et la sonde américaine privée Odysseus (tombée sur le côté après un alunissage un tantinet secoué).
48 heures pour récolter les échantillons
Prévue en remplacement en cas d’échec, Chang’e 6 est un bis repetita de la précédente mission – Chang’e 5Chang’e 5 – pour rapporter des échantillons lunaires sur Terre. L’agence spatiale chinoise a juste décidé de corser un peu les choses en tentant de rapporter pour la première fois des échantillons depuis le sol de la face cachée.
Le temps est compté. Chang’e 6 ne reste que peu de temps (48 heures maximum) à la surface. À l’heure où nous écrivons ces lignes, la collecte des deux kilos d’échantillons est supposée être terminée, et la capsule les contenant est censée être transférée dans le module de remontée de l’atterrisseur.
En plus d’échantillons récupérés au sol, l’agence spatiale chinoise a tenté pour la première fois de collecter des roches à l’aide d’une foreuse. Les scientifiques espèrent rapporter des roches issues du manteaumanteau, situé sous la croûtecroûte lunaire. Le site de prélèvement est localisé dans le grand bassin Aitken, réputé pour contenir de tels échantillons à la surface.
Un détecteur de radon français à bord
Pour la première fois, un instrument scientifique français est sur la Lune ! Le détecteur de radon Dorn, développé par le Cnes et l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie de Toulouse, est censé fonctionner pendant les 48 heures d’opérations de Chang’e 6 sur le sol lunaire. Il doit détecter du radon se trouvant à la surface, qui peut servir de traceur d’uranium et d’eau.
Ni Dorn ni Chang’e 6 ne semblent avoir été affectés par la gigantesque tempêtetempête solaire qui a frappé la Terre du 10 au 13 mai, nous permettant le luxe d’admirer des aurores boréales partout en France. Chang’e 6 était en orbite lunaire à ce moment-là. Selon nos informations, Dorn a fait des mesures pendant les quelques semaines passées en orbite, mais l’instrument était éteint lors du pic de la tempête.
Une sonde chinoise va se poser sur la face cachée de la Lune
Article écrit par Daniel ChrétienDaniel Chrétien, publié le 5 mai 2024.
La sonde Chang’e 6 de l’agence spatiale chinoise (CNSA) a décollé avec succès à bord d’une fuséefusée Long March 5. Elle est en route vers notre satellite en vue d’un alunissage le 2 juin. Ensuite, démarrera la toute première collecte d’échantillons sur la face cachée de la Lune.
Chang’e 6 a décollé ce vendredi 3 mai à 11 h 27, heure de Paris, depuis le Wenchang Space Center, au sud de la Chine. Peu après midi, le succès de la séparationséparation de la sonde et du lanceurlanceur est confirmé. Chang’e 6 est maintenant en route vers la Lune.
C’est la sixième mission du programme d’exploration lunaire chinois, après Chang’e 1 (2007) et Chang’e 2 (2010) en orbite lunaire, Chang’e 3 (2013, premier posé), Chang’e 4Chang’e 4 (2018, premier alunissage sur la face cachée), et Chang’e 5 (2020, premier retour d’échantillons lunaires sur Terre).
Décollage sous la pluie
En dépit d’un ciel bien chargé en nuagenuage, la fusée Long March 5 a décollé à l’heure. C’est actuellement la plus puissante fusée chinoise (un peu plus puissante qu’Ariane 5). Long March 5 a notamment servi à lancer Chang’e 5, Tianwen-1 vers Mars, ou encore les modules de la station spatiale chinoisestation spatiale chinoise.
Peu après le décollage, les quatre gros boostersboosters latéraux (dont les moteurs fonctionnent à base de kérosènekérosène et d’oxygèneoxygène liquideliquide) se sont séparés du corps central (fonctionnant à base d’hydrogènehydrogène et d’oxygène liquides). Le vol s’est poursuivi pendant quelques minutes avant que l’étage principal du corps central se sépare de l’étage supérieur. Peu après, a été éjectée la coiffe protégeant la sonde des frottements provenant de la traversée de notre atmosphèreatmosphère.
C’est au bout de plusieurs dizaines de minutes que le second étage de Long March a mis en marche son moteur, avant que la sonde se sépare. Une fois libre, Chang’e 6 a déployé ses panneaux solaires.
En route vers la face cachée
Le voyage de Chang’e 6 vers la Lune durera environ cinq jours, négociant quelques manœuvres de correction de trajectoire. La sonde restera ensuite en orbite pendant plusieurs semaines avant que le module d’atterrissage se pose le 2 juin dans le cratère ApolloApollo, dans le bassin Aitken.
Replay en français du décollage. © Rêves d’Espace