Les profondeurs marines sont loin d’avoir livré tous leurs secrets : deux tiers des espèces resteraient encore inconnues ! Une méconnaissance qui recule petit à petit au fur et à mesure des observations, à l’image de ce calmar d’espèce possiblement inconnue, observé en train de couver des œufs d’une taille exceptionnelle !
Dans les eaux froides et sombres du golfe de Californie, une équipe de scientifiques a fait une observation étonnante : une espèce de calmar des profondeurs gardant des œufs géants ! À des profondeurs bien au-delà de la portée de la lumièrelumière du soleilsoleil, les chercheurs ont utilisé un véhicule télécommandé pour explorer les écosystèmes marins profonds. Lors d’une de ces expéditions, ils ont repéré un calmar tenant fermement une grappe d’œufs dans ses bras. Un comportement de couvaison rare parmi les calmars, ajoutant au caractère exceptionnel de cette observation, affirment les scientifiques dans un article paru dans la revue Ecology.
Les œufs en question avaient une taille moyenne maximale de 11,2 millimètres, bien supérieure aux 6 millimètres habituels des œufs des autres espèces de calmars gonatidés. Cette taille remarquable suggère une adaptation unique aux conditions de vie extrêmes des profondeurs marines. En outre, les comportements de couvaison sont rares chez les calmars, la femelle gardant ses œufs jusqu’à l’éclosion. Seuls quelques genres de calmars bathypélagiques, tels que Bathyteuthis et Gonatus, montrent ce type de soin post-ponte.
Dans le golfe de Californie, des robots sous-marins équipés de caméras découvrent un calmar des grands fonds qui couve des œufs géants. © MBari
Un mécanisme de survie et de reproduction adapté aux profondeurs
Dans les eaux profondes et froides, le développement des œufs est extrêmement lent, pouvant durer de un à quatre ans. La couvaison prolongée par la femelle permet de protéger les œufs des prédateurs et des conditions environnementales difficiles jusqu’à ce qu’ils éclosent et soient prêts à nager par eux-mêmes.
Les calmars de l’espèce observée semblent suivre une stratégie de reproduction sémelparesémelpare, c’est-à-dire qu’ils se reproduisent une seule fois avant de mourir. Cette stratégie est adaptée aux environnements stables mais imprévisibles des profondeurs marines.
Contrairement aux calmars des eaux de surface, qui produisent de nombreux petits œufs, ceux des profondeurs pondent des œufs plus grands et moins nombreux, ce qui augmente les chances de survie des jeunes dans un environnement où les ressources alimentaires peuvent être limitées mais où les conditions sont plus prévisibles.
L’identification précise de cette espèce de calmar reste incertaine. Les chercheurs pensent qu’il pourrait s’agir d’une nouvelle espèce, étant donné les caractéristiques uniques observées ! Une découverte qui met en lumière la richesse encore méconnue de la biodiversitébiodiversité des profondeurs marines et les adaptations remarquables des organismes qui y vivent.