« tout ce système n’est que pure mascarade » !

Près de la frontière avec le Brésil habite une tribu autochtone isolée de l’Amazonie péruvienne : les Mashco Piro. Récemment, des dizaines de membres du peuple ont été filmées, à quelques kilomètres seulement d’une exploitation forestière. Une apparition soudaine qui traduit la menace imminente qui pèse sur leur avenir.

Mashco Piro : c’est le nom du peuple non contacté le plus important au monde. Au cours des derniers jours, plus de 50 membres sont apparus près du village de Monte Salvado, et un autre groupe de 17 personnes est apparu près du village voisin de Puerto Nuevo, tous deux situés dans le sud-est du Pérou. Si les Mashco Piro, qui habitent une zone située entre deux réserves naturelles à Madre de Dios, apparaissent rarement en règle générale, les récentes observations trahissent un sentiment d’insécurité les poussant à une constante mobilité. Malgré le peu de communications qu’ils entretiennent avec le peuple Yine dans la région, ils ont fait connaître leur colère vis-à-vis de la présence de forestiers sur leurs terres.

FSC : un label de durabilité éthique ?

En effet, plusieurs entreprises forestières détiennent des concessions de bois dans le territoire habité par le peuple Mashco Piro. L’une d’entre elles, Canales Tahuamanu, possède 53 000 hectares de forêts à Madre de Dios pour extraire du cèdre et de l’acajou et a construit plus de 200 kilomètres de routes pour permettre le transport du bois abattu par camions. Malgré cela, elle est certifiée par le Forest Stewardship Council (FSCFSC) pour le caractère prétendument durable et éthique de ses activités dans la zone, et reconnue par le gouvernement péruvien.

L’ONG de défense des droits de l’Homme Survival International demande au FSC de retirer sa certificationcertification à l’entreprise Canales Tahuamanu, « sans quoi cela démontrerait que tout ce système de certification n’est que pure mascarade », déclare Caroline Pearce, directrice de Survival International au Royaume-Uni.

« Ces images sont la preuve que le gouvernement n’a pas su protéger ce territoire »

Alfredo Vargas Pio, président de l’organisation autochtone locale Fenamad, dénonce une inaction gouvernementale : « ces images sont la preuve irréfutable que le de nombreux Mashco Piro vivent dans ce territoire, que le gouvernement péruvien non seulement n’a pas su protéger, mais qu’il a en réalité vendu à des compagnies forestières ». Au-delà de la destruction des terres, la présence de forestiers expose les Mashco Piro à un contact forcé, vecteur de potentielles maladies contre lesquelles aucune des deux parties n’est protégée.

Selon Survival International, il est urgent de révoquer toutes les autorisations d’exploitation forestière dans la zone et de reconnaître l’appartenance de ce territoire aux Mashco Piro. Avant qu’il ne soit trop tard.

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