SpaceX, acteur innovant des vols habités privés, prépare le lancement de FRAM2, la première mission humaine en orbite polaire pour observer la Terre. Prévue pour la fin de l’année, cette mission, qui ne sera pas touristique, embarquera un équipage de quatre personnes. L’objectif principal sera de mener un programme scientifique sur les interactions atmosphériques, l’étude des phénomènes lumineux et la santé des astronautes.
SpaceXSpaceX est reconnu comme un acteur innovant, « pionnier » diront certains, dans le domaine des vols habitésvols habités privés et commerciaux, permettant à quiconque, moyennant quelques centaines de milliers de dollars, de voyager dans l’espace et de réaliser des missions qui étaient auparavant l’apanage des gouvernements. On connait le programme Polaris de Jared Isaacman, qui permettra au premier astronaute privé d’effectuer une sortie dans l’espace et à une équipe d’astronautes privés de participer à une mission de maintenance du télescope spatial Hubble pour le compte de la Nasa, ainsi qu’aux projets de voyages commerciaux et touristiques à destination de la Lune et de Mars, dès que le Starship sera opérationnel. Voilà que l’on apprend que SpaceX et Elon MuskElon Musk s’apprêtent à lancer Fram2, la première mission humaine en orbite polaire pour observer la Terre.
Cette mission, nommée en l’honneur du célèbre navire norvégien Fram, sera composée d’un équipage de quatre personnes dirigé par Chun Wang, cofondateur de f2pool et stakefish, spécialisés respectivement dans le minageminage de BitcoinBitcoin et le stakingstaking d’EthereumEthereum. Les autres membres de l’équipage comptent la réalisatrice norvégienne Jannicke Mikkelsen, l’Australien Eric Philips, qui a une expérience de guide dans les régions polaires, et la chercheuse allemande en robotiquerobotique, Rabea Rogge. Cet équipage voyagera et séjournera à bord d’un véhicule Crew Dragon doté d’une coupole d’observation.
Le lancement de FRAM2 est prévu pour la fin de l’année à bord d’un Falcon 9Falcon 9 de SpaceX depuis la Floride. Elle sera lancée sur une orbite circulaire de 90° vers le sud depuis, ce qui en fera le premier vol habité à survoler les régions polaires de la Terre depuis une orbite terrestre basse. Il faut savoir que les pôles Nord et Sud sont invisibles pour les astronautes de la Station spatiale internationale, ainsi d’ailleurs que pour toutes les missions spatiales humaines précédentes, à l’exception des missions lunaires ApolloApollo, mais qui n’ont pu les observer que de loin. À ce jour, l’inclinaison la plus élevée atteinte par un vol habité a été celle de la mission soviétique Vostok 6 (65°)).
Le saviez-vous ?
Le Crew Dragon parcourra la distance entre le pôle Nord et le pôle Sud en seulement 46 minutes et 40 secondes, soit 30 fois plus vite que lors de la mission One More Orbit de 2019. Cette mission — qui a vu un équipage de 10 personnes (dont Jannicke Mikkelsen), effectuer un tour de la Terre à bord d’un Gulfstream G650ER — a établi un record du monde Guinness avec un temps de 46 heures et 40 minutes.
Observation des phénomènes lumineux
Le fait que des astronautes n’aient jamais pu survoler ces régions depuis une orbite terrestre basse met en lumièrelumière le caractère innovant de cette mission. Ainsi, il convient de souligner l’apport de SpaceX à la recherche scientifique et à l’innovation technologique, quelle que soit l’opinion que l’on puisse avoir sur Elon Musk.
Au cours de cette mission, prévue pour durer de 3 à 5 jours, l’équipage prévoit d’observer les régions polaires de la Terre à une altitude de 425-450 kilomètres. Les quatre astronautes privés s’attarderont à mieux comprendre les interactions atmosphériques en observant les aurores et d’autres phénomènes lumineux moins connus, tels que Steve (Strong Thermal Emission Velocity Enhancement) qui a été mesuré à une altitude d’environ 400-500 kilomètres au-dessus de l’atmosphèreatmosphère terrestre.
La santé des astronautes également au programme de la mission
Cependant, la mission FRAM2 ne se limite pas à l’observation de la Terreobservation de la Terre. Des programmes axés sur la santé des astronautes seront également mis en place, afin de mieux comprendre les effets des vols spatiaux sur le corps humain et de développer des outils pour préparer l’humanité à de futurs voyages spatiaux de longue duréedurée. Parmi ces initiatives figurent la réalisation des premières images radiographiques humaines dans l’espace, ainsi que le développement d’outils d’entraînement adaptés et l’étude des effets des vols spatiaux sur la santé comportementale.