SpaceX ose là où d’autres hésitent

Sous les regards attentifs de Donald Trump et d’Elon Musk, le vol de démonstration du Starship 6 est considéré comme un succès, bien que le booster Super Heavy n’ait pas été récupéré. De nombreux autres objectifs ont été atteints ! 

Rassurez-vous, Mars ne s’éloigne pas ! Au contraire, le sixième vol de démonstration du Starship ne peut être perçu comme un échec. Le retour contrôlé du Starship sur Terre et son atterrissage en douceur dans l’océan témoignent des avancées significatives de SpaceXSpaceX dans le développement de son système de lancement. La trajectoire de descente du véhicule empruntait un angle plus prononcé que lors du vol précédent, ce qui soumettait le Starship à des contraintes structurelles plus fortes. Et comme les images semblent le montrer, le véhicule a tenu bon, tout comme sa protection thermique. Évidemment, il faudra attendre l’analyse des données de vol pour se faire une idée précise sur les accomplissements de ce vol.

Un enregistrement révèle que SpaceX a frôlé la catastrophe lors de l’atterrissage du Super Heavy : « il s’en est fallu d’une seconde »

Entre précautions et maîtrise des risques

Certes, l’étage Super Heavy n’a pas été récupéré et a même explosé au large de la base de lancement de Boca Chica. Peu après le décollage du lanceur, SpaceX a déclaré ne pas tenter de récupérer l’étage Super Heavy car « les critères n’étaient pas remplis », sans plus d’explication.

Cependant, il est essentiel de comprendre que puisque la tour de lancement est également utilisée pour récupérer le lanceur, à l’aide de deux chopsticks, agissant comme des « étaux » pour « accueillir » l’étage, il est logique que SpaceX ait choisi de dérouter le Super Heavy pour des raisons de sécurité. Pour expliquer cet incident, au conditionnel, il semblerait que, lors du décollage, l’ascension du lanceur ait légèrement dévié dès les premiers mètres, ce qui aurait pu « endommager » le haut de la structure de la tour de lancement, sans que le lanceur ne la touche. Autre hypothèse qui semble se confirmer ce matin, la trajectoire du lanceur n’aurait pas été nominale, vraisemblablement en raison d’un « problème » de combustioncombustion d’un ou de plusieurs moteurs Raptor. Un retour sur le pas de tir se serait avéré hasardeux, ce qui a contraint les contrôleurs au sol à réorienter la trajectoire de l’étage géant et à procéder à sa destruction en mer, au large de la base de lancement. Cela montre que SpaceX maîtrise parfaitement son lanceur et les procédures de destruction à distance de sécurité.

La stratégie d’un développement réussi basé sur des échecs

Bien que certains s’attardent sur l’échec partiel du sixième vol de démonstration, il est crucial de souligner que la stratégie de développement de SpaceX se distingue radicalement de celle d’autres fabricants de lanceurs, comme Ariane 6. SpaceX et Elon MuskElon Musk ont une philosophie propre à eux face aux erreurs et aux échecs.

SpaceX et Elon Musk ont une philosophie propre à eux face aux erreurs et aux échecs

Contrairement à ArianeGroup, qui privilégie un processus de qualification rigoureux en conditions au sol avant tout premier vol, SpaceX adopte une approche plus itérative. Cette méthode s’appuie sur une série de vols de qualification, acceptant ainsi des échecs en vol comme une opportunité d’apprentissage et d’amélioration continue.

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