Quelque chose d’anormal s’est passé sur Uranus il y a 40 ans !

La sonde Voyager 2 est la seule à avoir survolé Uranus. C’était il y a presque 40 ans. Et les données qu’elle a renvoyées ont déconcerté les astronomes. Mais aujourd’hui, une équipe suggère que la mission a enregistré quelque chose d’anormal dans la vie d’une planète qui pourrait ne pas être aussi exceptionnelle que cela, finalement.

La sonde Voyager 2 a été lancée en 1977. Elle vogue désormais dans le milieu interstellaire, à quelque 21 milliards de kilomètres de la Terre et doit économiser son énergie pour continuer sa route. Mais en 1986, elle faisait un survolsurvol remarqué d’UranusUranus. Un survol au cours duquel les astronomesastronomes ont observé, dans la magnétosphère de la planète gazeuse, des phénomènes qui les ont complètement déconcertés. De quoi conforter la réputation qu’Uranus s’était déjà faite en tournant autour d’un axe presque horizontal. Celle d’une planète exceptionnelle dans notre Système solaire.

Uranus aurait basculé à cause d’une collision géante

Ce que la sonde Voyager 2Voyager 2 a révélé, c’est une magnétosphère complètement décentrée et déséquilibrée. Comme aucune autre dans notre Système solaire, faisant apparaître des ceintures de radiations électroniques étonnamment intenses. Des ceintures sans pourtant de source de particules énergisées pour les alimenter.

Des données perturbées par une météo spatiale exceptionnelle

Les données de Voyager 2 montrent également une magnétosphère presque dépourvue de plasma, alors même que les lunes d’Uranus devraient l’alimenter. C’est ce que font les lunes glacées des autres planètes géantes de notre Système solaire. Seule explication un peu décevante en vue : les lunes d’Uranus doivent être mortes.

Mais des chercheurs ont réanalysé les données renvoyées par Voyager 2 il y a 38 ans. Et ils estiment maintenant que ces observations ne sont ni plus ni moins que le fruit d’une sorte de coïncidence cosmique. Dans la revue Nature Astronomy, ils racontent que, quelques jours avant le survol de Voyager 2, une augmentation d’un facteur 20 de la pressionpression dynamique du vent solairevent solaire a été enregistrée. Et ils en concluent que la planète gazeuseplanète gazeuse a été frappée, à ce moment-là, par un type inhabituel de météométéo spatiale. « Ce nouveau travail explique certaines des contradictions apparentes et il changera une fois de plus notre vision d’Uranus », remarque Linda Spilker, astronome au Jet Propulsion LaboratoryJet Propulsion Laboratory, dans un communiqué de la Nasa. Elle était de ceux qui attendaient les images, derrière leurs écrans, en 1986.

Quelles implications pour Uranus et ses lunes ?

Ce qui a mis la puce à l’oreille des chercheurs, c’est ce qu’ils ont enregistré avec la mission MessengerMessenger et ses milliers d’orbitesorbites autour de MercureMercure. Une foule de données classiques et quelques rares durant lesquelles l’activité de notre SoleilSoleil érodait complètement le champ magnétiquechamp magnétique de la planète. Pour Uranus, les chercheurs expliquent que lorsque le plasma porté par le vent solaire a frappé la planète géante en 1986 – comme cela n’arrive finalement que moins de 5 % du temps -, il a comprimé sa magnétosphère. À 20 % seulement de son volumevolume ! Éjectant son plasma. Et intensifiant aussi brièvement la dynamique de la magnétosphère de la planète gazeuse. De quoi alimenter également les ceintures observées par Voyager 2 en y injectant des électronsélectrons.

Tout indique que 4 lunes d’Uranus abritent de l’eau !

Si des missions en cours pour aller y voir de près confirment ces résultats, les astronomes pourraient être amenés à revoir l’image qu’ils se sont faite de l’intérieur d’Uranus. Ils pourraient aussi revoir leur façon d’aborder les cinq lunes majeures de la planète géante. Les données de Voyager 2 laissaient en effet penser qu’elles étaient géologiquement inertes. Mais elles pourraient finalement être actives et abriter des océans que nous pourrions réussir à détecter sous la couche de glace. De là à espérer y trouver des traces d’une vie extraterrestre… il reste tout de même un cap que les astronomes ne sont pas encore tout à fait prêts à franchir.

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