Difficile d’imaginer la Méditerranée à sec. Et pourtant, c’est ce qui s’est produit il y a environ 5,5 millions d’années. Connu sous le nom de « crise messinienne », cet épisode dramatique a sérieusement mis à mal les écosystèmes marins, comme le montre une nouvelle étude.
Il y a environ 6 millions d’années, la mer Méditerranée connaissait un changement environnemental drastique. Suite à des mouvementsmouvements tectoniques qui fermentferment le passage de Gibraltar et l’isolent de l’océan Atlantique, la Méditerranée subit en effet un assèchement sans précédent. Sous l’effet d’un climat chaud et sec, le niveau de la mer baisse graduellement jusqu’à atteindre une situation critique.
Une mer Méditerranée presque totalement à sec
Il y a 5,5 millions d’années, le bassin méditerranéen ressemble ainsi à une vaste dépression dont le fond est occupé par une eau hyper-salée. Le paysage ressemble à celui de la mer Morte actuelle. Au total, ce serait environ 1 million de kilomètres cubes de sel qui auraient été déposés dans le bassin !
On peut imaginer les répercussions dramatiques de cet assèchement sur la biodiversité marine. Pourtant, cet impact sur les écosystèmes reste encore mal contraint. Une nouvelle étude publiée dans la revue Science a cependant réussi à le quantifier. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les écosystèmes marins de la Méditerranée ont frôlé l’extinction.
Un « reset » total de la biodiversité
Sur les 2 006 espècesespèces endémiquesendémiques recensées avant la crise messinienne, seules 86 ont en effet survécu à cet événement. Les registres fossilesfossiles montrent ainsi un taux de 66,8 % de différences entre les espèces présentes avant et après la crise, qui se terminera par l’ouverture brutale du détroit de Gibraltar il y a 5,33 millions d’années et le déferlement des eaux de l’Atlantique dans le bassin asséché.
Les écosystèmes méditerranéens actuels se seraient d’ailleurs bâtis principalement sur l’arrivée d’espèces provenant de l’Atlantique.