Le terrible glissement de terrain qui a dévasté plusieurs villages en Papouasie-Nouvelle-Guinée il y a quelques jours nous montre à quel point ces événements naturels peuvent être dramatiques pour les populations. Mais quelle est l’origine des glissements de terrain et est-il vrai qu’ils seront de plus en plus fréquents dans le futur ?
Les glissements de terrain font partie des aléas naturels qui se produisent en milieu montagneux, mais pas uniquement. En réalité, ils peuvent se produire dans n’importe quel environnement, du moment qu’il existe un relief. Ils se déclenchent en effet lorsque la force gravitaire surpasse la résistancerésistance des matériaux composant le sol. Une certaine épaisseur de sol va alors être mobilisée et va dévaler la pente. Bien sûr, plus le relief est escarpé, plus le sol sera facile à déstabiliser. La quantité de matériel impliqué dans ce mouvementmouvement de massemasse dépendra quant à elle de la longueur de la pente et de paramètres géologiques (nature du sol, présence d’une surface de glissement en profondeur…)).
Un glissement de terrain peut ainsi impliquer un volumevolume de quelques mètres cubes de matériel jusqu’à plusieurs millions de mètres cubes ! Le matériel mobilisé peut lui aussi être de nature très diverse : sable, argile, blocs de toutes tailles… Ces caractéristiques font des glissements de terrain des événements géologiques particulièrement dangereux, notamment pour les populations installées au pied de pentes dans les environnements escarpés.
Les processus responsables des glissements de terrain
Mais qu’est-ce qui, du jour au lendemain, va faire qu’un terrain a priori stable va se mettre à dévaler la pente ? Plusieurs processus peuvent être à l’origine des glissements de terrain. Deux événements naturels sont ainsi souvent en cause : les séismes, dont les secousses vont déstabiliser les sols sur les pentes, et les fortes pluies. Imbibés d’eau, les sols lourds vont en effet avoir plus facilement tendance à glisser, surtout s’il existe en subsurface des plans de faiblesse (failles, surface de glissement liée à la présence d’une couche de sédiments moins cohésive, niveau d’argile…). Ce qui explique pourquoi on observe le plus souvent des glissements de terrain dans les environnements humides des tropiques.
Or, avec le changement climatiquechangement climatique, tous les experts s’accordent pour dire que les évènements extrêmes, comme les pluies diluviennes, vont devenir de plus en plus fréquents, faisant augmenter le risque de voir se produire des glissements de terrain.
D’autres facteurs, directement liés aux activités humaines, ont de plus tendance à favoriser leur déclenchement. Ce sont la déforestationdéforestation et la dévégétalisation des pentes, la modification du schéma de drainagedrainage des bassins-versants (lors de la constructionconstruction de réseaux routiers, de tunnels ou d’habitations), et les activités qui affectent directement la cohésion des sols comme les travaux miniers.
La déforestation couplée à des pluies diluviennes souvent à l’origine des glissements de terrain
Habituellement, les racines des arbresarbres aident en effet à la stabilisation des sols en pente. La végétation, elle, permet de ralentir le flux d’eau en surface lors des fortes pluies. La déforestation et dévégétalisation des sols dans le cadre d’une urbanisation sauvage entraîne ainsi une érosion accélérée des sols, qui n’ont alors plus la capacité à retenir l’eau de pluie. Lors de fortes intempéries, l’eau s’écoule donc en masse, entraînant avec elle d’importants volumes de terrain déstabilisé. Ce flux de matièrematière gorgée d’eau va alors s’écouler à grande vitessevitesse sur les pentes, entraînant tout sur son passage, y compris les potentielles habitations.
Quelles mesures de prévention ?
Est-il possible de prévoir les glissements de terrain ? La réponse est non, tant les variables sont nombreuses et notre connaissance du sous-sol trop parcellaire. Si certaines zones à risque, bien identifiées, sont monitorées avec des instruments pour suivre l’évolution des mouvements des sols, il n’est pas possible de surveiller l’ensemble des reliefs du globe.
La préventionprévention reste donc l’ultime rempart contre les glissements de terrain. Si certains ouvrages et structures de soutènement peuvent permettre de stabiliser des pentes, ils ne sont cependant qu’un pansement coûteux appliqué très localement et qui ne peut être mis en place notamment dans les pays pauvres et en voie de développement. La reforestation des pentes a par contre montré de bons résultats dans de nombreux pays, notamment au Népal, qui a souffert de plusieurs glissements de terrain meurtriers suite à une déforestation massive. Si replanter des arbres a montré des effets positifs notables en réduisant le nombre de glissements de terrain, particulièrement sur les pentes moyennes, la solution n’est malheureusement pas magique.