Le symposium Human in Space, qui s’est récemment tenu à Shenzhen, a mis en évidence les ambitions lunaires de la Chine. Elle envisage d’envoyer une première mission habitée sur la Lune d’ici la fin de la décennie. La Chine se positionne comme un acteur majeur de l’exploration spatiale, rivalisant avec les initiatives américaines du programme Artemis.
Récemment, la ville de Shenzhen en Chine a accueilli le sixième symposium sur l’exploration humaine. Durant cet événement, la Chine a dévoilé les dernières avancées et détails concernant sa future mission habitée sur la Lune. À la lumière des progrès rapides du programme lunaire chinois et au vu du retard pris par le programme Artemis de la Nasa, il semble que la Chine pourrait poser le pied sur la Lune avant le retour des Américains.
Cette première mission habitée chinoise est prévue avant 2030, très probablement en 2029, une année marquant le 80e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine. Étant donné l’importance symbolique des dates pour le régime autoritaire chinois, il paraît peu probable que la Chine manque ce rendez-vous.
Lors de ce symposium, la Chine a diffusé une vidéo présentant et résumant cette première mission lunaire ainsi qu’une série d’images illustrant le développement du module lunaire Lanyue, lequel semble être nettement plus avancé que les atterrisseurs lunaires habités américains de SpaceXSpaceX et de Blue Origin. Cependant, il est difficile de comparer ces systèmes à cause de leurs architectures distinctes.
La Chine dévoile un aperçu animé de l’atterrissage d’un vaisseau habité sur la Lune. © CCTV Video News Agency
Contrairement à ce que nous avions initialement pensé, cette première mission habitée sur la Lune s’étalera sur trois jours, bien plus que les six heures envisagées. Deux taïkonautes seront en activité sur la surface lunaire, et bien que des explorations pédestres soient prévues, ils auront également la possibilité d’utiliser un rover pour leurs déplacements, avec un itinéraire établi pour la durée de la mission. Cela témoigne d’une planification soigneuse et d’une ambition notable pour des explorations prolongées. Les taïkonautes auront la capacité de s’éloigner jusqu’à 20 kilomètres du module d’atterrissage, représentant un objectif beaucoup plus ambitieux que celui atteint lors des missions Apollo.
Sans surprise, cette mission de trois jours comprendra un grand nombre d’expériences scientifiques et technologiques dont un programme d’utilisation des ressources in situ pour localiser, extraire et voir comment transformer et exploiter ces ressources locales pour les futures missions, ainsi que pour la base permanente que la Chine souhaite d’établir. Il est par ailleurs prévu de récupérer plusieurs kilogrammeskilogrammes d’échantillons lunaires.
Le train lunaire chinois différent de celui des missions Apollo
Zhou Jianping, concepteur en chef du programme spatial habité de la Chine, a déclaré lors de ce symposium que le développement de tous les éléments lunaires (lanceurslanceurs, module d’atterrissage et rover) progresse mieux que prévu. Certains experts estiment qu’un vol inaugural du lanceur lunaire CZ-5DY (également appelé CZ-10) pourrait avoir lieu d’ici la fin décembre.
L’architecture de cette première mission lunaire chinoise diffère de celle du programme ApolloApollo. Contrairement aux missions Apollo, qui utilisaient un unique lanceur Saturn V pour envoyer le vaisseau vers la Lune (composé du module de commande et de service ainsi que du module lunaire), la Chine a choisi un scénario différent.
Pour chaque mission lunaire, deux lanceurs CZ-5DY seront lancés à quelques jours d’intervalle. Le premier vol mettra en orbite de transfertorbite de transfert Terre-Lune l’atterrisseur lunaire Lanyue, tandis que le deuxième vol transportera l’équipage à bord du vaisseau Mengzhou. Contrairement au module de commande Apollo qui manœuvrait en orbite terrestre (environ 200 kilomètres) avant de s’amarrer au module lunaire, le train lunaire chinois sera assemblé en orbite autour de la Lune.