Un petit lézard des forêts tropicales a développé une technique unique pour échapper à ses prédateurs.
Avez-vous déjà entendu parler de l’anole d’eau, ce petit lézard aquatique des forêts tropicales de Costa Rica et du Panama ?
Lorsqu’un anole d’eau se sent menacé par un prédateur, il a une méthode de fuite assez unique. Il plonge rapidement dans une rivière ou un ruisseau et une fois sous la surface, il exhale une bulle d’airair au-dessus de ses narinesnarines. Cette bulle lui permet de respirer sans avoir à remonter à la surface pendant plus de 20 minutes.
Ce tour de force est possible grâce à sa peau hydrophobehydrophobe, qui capture une fine pellicule d’air. Cette pellicule s’agrandit grâce à l’air qu’il expulse, et la tension superficielle de l’air permet de maintenir la bulle en place.
Cela fait maintenant plus de 5 ans que la chercheuse Lindsey Swiek étudie les anoles d’eau. © Lindsey Swiek
La découverte d’une chercheuse américaine
Dans une étude récente publiée dans la revue Biology Letters, la biologiste Lindsey Swierk de l’université d’État de New York a mis au jour ce phénomène fascinant. Elle a mené des expériences pour déterminer si cette bulle était simplement un effet de la nature ou si elle jouait un rôle crucial dans la respiration des anoles.
Elle a comparé deux groupes d’anoles, l’un libre de produire des bulles et l’autre restreint par un émollient. « La peau de lézard est hydrophobe. En règle générale, l’air adhère très étroitement à la peau, ce qui permet à la bulle de se former. Mais lorsque l’on recouvre la peau d’un émollient, l’air ne colle plus à la surface de la peau et les bulles ne peuvent donc plus se former », explique Lindsey Swierk.
Les résultats de son expérience ont révélé que les lézards du groupe témoin pouvaient rester sous l’eau 32 % plus longtemps que ceux privés de leur bulle !
Ces résultats montrent que cette bulle d’air n’est pas un simple détail, mais un élément essentiel à la survie de l’anole d’eau. « Ils sont assez bien camouflés sous l’eau en plus de cela et restent sous l’eau jusqu’à ce que le danger soit passé », explique la chercheuse.
Des implications pour les innovations technologiques futures
La découverte ouvre également la porteporte à de nouvelles questions passionnantes. Selon elle, les scientifiques en savent encore peu sur l’utilisation des bulles par les vertébrés. Ainsi, l’étude des mécanismes de respiration de l’anole d’eau pourrait non seulement enrichir notre compréhension de l’évolution des espècesévolution des espèces aquatiques, mais aussi fournir des idées novatrices pour des applicationsapplications dans le domaine de la biomimétique. Qui sait quelles autres surprises nous réserve la nature ?