Une nouvelle éruption a débuté dans la nuit du 20 au 21 novembre, sur la péninsule de Reykjanes au sud-ouest de l’Islande. Grâce à la surveillance volcanique, cette éruption a été plutôt anticipée et, comme envisagé, la fissure éruptive s’est ouverte dans le système de fracture de Svartsengi, au même endroit que les six éruptions qui s’y sont produites depuis décembre 2023.
Si elle semble un peu moins intense que l’éruption précédente, la fissure éruptiveéruptive s’est tout de même ouverte sur environ trois kilomètres et le débitdébit maximal est d’environ 1 500 m3/s ! La lave a une nouvelle fois traversé la route traversant la péninsule puis détruit la conduite d’eau chaude alimentant une partie de la capitale Reykjavik. Les buttes de terre construites autour de la centrale géothermique de Svartsengi seront-elles suffisantes ? C’est la dixième éruption en Islande depuis la réactivation volcanique de la péninsule de Reykjanes en 2021 !
À 22 h 30 hier, une crise sismique a débuté dans le secteur de Svartsengi, suivie sept minutes plus tard de changements de pressionpression dans les forages de la centrale géothermique éponyme. Cela révélait la mise en place d’une intrusion magmatique et donc la remontée d’un magmamagma vers la surface. Il ne fallut pas attendre bien longtemps, car à 23 h 14, une fissure éruptive de trois kilomètres de long s’est ouverte, exactement au même endroit que les précédentes éruptions. Outre des fontaines de lave de plusieurs dizaines de mètres de haut, des coulées de lave s’épanchent assez rapidement de part et d’autre de cette fissure, principalement vers l’ouest.
La fissure éruptive, ses coulées et les leurs du village de Grindavik au loin (évacué).
Survol de l’éruption. Magnifique !
Les coulées ont traversé la route traversant la péninsule tôt ce matin.
Même si la longueur de la fissure est importante, elle est plus courte que celle de l’éruption précédente (~4 km) et le débit n’est « que » de 1 300 m3/s, deux fois moins que lors de la dernière éruption. Il permettrait néanmoins de remplir une piscine olympique en trois secondes… Cela explique la vitessevitesse importante de la coulée principale, de l’ordre de 350-380 m/h : la route à environ 2 kilomètres a ainsi été recouverte à 4 h 30 et la canalisationcanalisation d’eau chaude, située à un peu plus de 3 kilomètres de la fissure, a été engloutie vers 8 heures !
Une éruption plutôt attendue
Les six éruptions précédentes ont permis d’identifier de nets signaux précurseurs permettant de définir la probabilité d’éruption et ainsi de faire évoluer les restrictions d’accès des différentes zones du secteur. D’abord, la déformation du sol au niveau du secteur de Svartsengi indique l’accumulation plutôt permanente de magma dans le réservoir magmatique qui se trouve à environ 5 kilomètres de profondeur. Celui-ci semble fonctionner avec un volumevolume critique : lorsqu’il est atteint, une éruption se produit.
Cette déformation du sol a permis par exemple d’observer que, au 22 octobre, le volume accumulé depuis la dernière éruption était d’environ 65 % du volume stocké avant cette éruption du 22 août 2024, ce qui permettait d’envisager une nouvelle éruption vers la fin du mois de novembre…
En outre, les scientifiques locaux avaient pu remarquer une certaine hausse de l’activité sismique sur la zone de fracture dans les semaines précédant les dernières éruptions, un précurseur particulièrement intéressant pour affiner la probabilité éruptive. Sauf que pour cette éruption, cette hausse de la sismicité n’a pas été observée… Encore un exemple, s’il en fallait, de ce que la prévision volcanique a encore à faire pour prévoir précisément une éruption !