Dans un monde où le repli identitaire est plus fort que jamais et où de nombreux conflits menacent la sécurité des peuples, la lutte contre le climat ne semble plus être une priorité. Dans une allocution, le secrétaire général de l’ONU a tenté de réveiller les consciences face à cette urgence climatique en employant une phrase choc.
Hier, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), António Guterres, a employé une analogie marquante dans une allocution sur le sujet de la menace climatique.
« Dans le cas du climat, nous ne sommes pas les dinosaures. Nous sommes la météoritemétéorite. » Le chef de l’ONU compare ici la crise environnementale qui a mené à l’extinction des dinosaures, à la crise climatique que nous connaissons actuellement. Il y a 66 millions d’années, la chute d’une météorite a en effet provoqué une catastrophe globale, qui s’est superposée à une situation environnementale déjà dégradée par une période de volcanisme intense. Une situation qui mènera à l’extinction quasi totale des dinosaures, mettant ainsi un terme brutal à un règne long de 170 millions d’années.
L’Humanité, à la fois victime et coupable
Serions-nous actuellement dans la même situation que les dinosaures ? Oui, d’après les multiples rapports qui relaient une dégradation constante des conditions climatiques. À une différence près, et pas des moindres : si les dinosaures ont clairement été les victimes d’une combinaison de catastrophes naturelles, nous sommes aujourd’hui les victimes de nos propres actions. D’où la comparaison d’António Guterres. En réalité, nous serions à la fois les dinosaures et la météorite. Les victimes et les coupables d’une extinction programmée.
L’urgence de faire baisser nos émissions de CO2
Dans son discours, le secrétaire général pointe clairement du doigt notre gestion calamiteuse des énergies fossilesénergies fossiles. Voilà des dizaines d’années que les experts exhortent à réduire notre consommation de pétrolepétrole, de gazgaz et de charboncharbon. Pourtant, les émissionsémissions globales de CO2, qui résultent principalement de la combustioncombustion de ces ressources fossiles, ne cessent d’augmenter à allure grand V. Pour rester dans la limite des +1,5 °C, nous devrions au contraire faire baisser nos émissions de 9 % chaque année jusqu’en 2030, explique Guterres. On en est loin. Et pas sûr que la mesure proposée par le chef de l’ONU d’interdire la publicité des compagnies pétrolières et gazières soit efficace. Autant mettre un pansement sur une artèreartère tranchée. Le flot est ouvert et il faudrait un véritable garrot pour arrêter l’hémorragie.
Une situation internationale peu favorable à de véritables actions pour le climat
Malheureusement, la situation internationale actuelle, avec l’accroissement des conflits et la montée en puissance des gouvernements autoritaires, relègue la lutte climatique au second plan des préoccupations de nos dirigeants. Gardons cependant à l’esprit que plus le temps passe, plus la météorite grossit. Et l’impact n’en sera que plus douloureux.