Dans notre Univers, les collisions sont souvent violentes. Mais celle-ci a eu lieu à un carrefour dangereux. Entre une galaxie fonçant à 3,2 millions de km/h et un groupe d’autres galaxies. Et les astronomes étaient aux premières loges.
La collision a eu lieu dans le Quintette de Stephan, un groupe de plusieurs galaxies situées dans la constellation de Pégase et découvert il y a près de 150 ans déjà. À près de 300 millions d’années-lumière de la Terre. Une collision d’une violence extrême provoquée par une galaxie se déplaçant à une vitesse incroyable de 3,2 millions de km/h. Et une équipe de plus de 60 astronomesastronomes, menée par des chercheurs de l’université de Hertfordshire (Royaume-Uni), était là pour la voir.
L’observation a été rendue possible grâce au Large Integral Field Unit (LIFU) du nouveau spectroscopespectroscope à grand champ Weave (William HerschelWilliam Herschel Telescope Enhanced Area Velocity Explorer) installé à La Palma (Espagne) pour analyser la composition des étoilesétoiles et du gazgaz à la fois dans la Voie lactée et dans des millions de galaxies lointaines. C’est d’ailleurs la toute première image obtenue avec cet instrument européen qui aura coûté 20 millions d’euros. Une image dont le niveau de détail est sans précédent.
Le dangereux carrefour du Quintette de Stephan
Si le Quintette de Stephan a été choisi pour devenir la première cible de Weave, c’est que les astronomes le considèrent comme une sorte de carrefour galactique. Un carrefour « dangereux » qui a déjà été le lieu de nombreuses interactions et collisions. Laissant derrière elles, un champ de débris pour le moins complexe. L’endroit rêvé pour mieux comprendre les relations chaotiques et souvent violentes qui existent entre les galaxies.
Et à ce carrefour, le trafic a comme été brusquement réveillé par le passage incontrôlé de la galaxie NGCNGC 7318 b (une galaxie du Quintette). Le choc a été puissant. « Comparable au bang d’un avion de chasse qui franchit le mur du son. » Il a permis aux astronomes de faire quelques découvertes intéressantes.
Des observations inédites grâce à un nouvel instrument
Dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, les chercheurs racontent comment Weave leur a permis d’observer les traînées lumineuses de gaz chargé formées par le choc de la collision massive lorsque celui-ci a traversé des poches de gaz froid à plusieurs fois la vitesse du sonvitesse du son. Dans le gaz chaud, en revanche, le choc a montré des signes d’affaiblissement. Ne réussissant plus à arracher des électronsélectrons aux atomesatomes. Juste à comprimer le gaz et à produire ainsi des ondes radio que l’interféromètreinterféromètre radio européen Low-Frequency Array (Lofar) et le Very Large Array (VLA) ont pu capter.
Selon les chercheurs, ces résultats ne sont qu’un avant-goût de ce que Weave devrait pouvoir révéler. Des images haute résolutionrésolution de ce qui peut se passer dans la formation et l’évolution des galaxies faibles à peine résolues que nous observons aux limites de nos capacités actuelles.