le coupable n’est pas celui que l’on pensait

C’est un fait, la cause principale des grandes extinctions de masse est souvent le déclenchement d’une intense activité volcanique, responsable d’un réchauffement climatique dramatique. Pourtant, une nouvelle étude révèle que ce n’est pas de chaud, mais plutôt de froid, qu’ont succombé de nombreuses espèces lors de l’extinction du Trias-Jurassique.

Il y a 201 millions d’années, la Terre connaissait une sévère extinction de masse. Les registres fossiles nous indiquent en effet qu’environ trois quarts des espèces vivantes disparaissaient brutalement. Cet événement majeur dans l’histoire terrestre est ainsi utilisé pour marquer la fin du Trias et l’entrée dans une nouvelle période géologique : le JurassiqueJurassique.

Parmi les survivants de cette crise biologique se trouvent les dinosauresdinosaures. Ceux-ci vont d’ailleurs profiter de la vacance de nombreuses niches écologiques pour se diversifier et entamer un règne qui durera 160 millions d’années.

Le déclenchement d’une intense activité volcanique en cause

L’analyse des stratesstrates sédimentaires datant de cette époque révèle que l’extinction du Trias-Jurassique coïncide avec le déclenchement d’éruptions volcaniqueséruptions volcaniques massives. Le supercontinentsupercontinent PangéePangée entre en effet dans une phase de fragmentation. La croûte continentalecroûte continentale s’étire et s’affine, créant un fossé d’effondrementeffondrement qui va, plus tard, s’ouvrir pour donner naissance à l’océan Atlantique Sud. Le magmamagma qui remonte le long de cette zone de fragilité va ainsi donner naissance à une immense province magmatique s’étendant sur 11 millions de km2 ! Pendant 600 000 ans, les éruptions s’enchaînent. On estime entre 2 et 6 millions de de km3 le volumevolume de laveslaves émis durant cette période.

Or, une telle activité volcanique n’est pas sans conséquence sur le climatclimat terrestre. Les énormes quantités de CO2 émises par les volcansvolcans renforcent l’effet de serreeffet de serre, faisant monter la température moyenne du globe. La cause principale de l’extinction du Trias-Jurassique a donc longtemps été imputée à un réchauffement climatiqueréchauffement climatique dramatique ayant entraîné un déséquilibre dans les océans. Et pourtant, une nouvelle étude publiée dans la revue Pnas suggère que ce ne serait pas la chaleurchaleur, mais bien le froid qui aurait eu raison de nombreuses espèces.

Un terrible hiver volcanique aurait précédé un lent réchauffement climatique

Des scientifiques ont en effet découvert que les premiers pulses d’activité magmatique auraient été bien plus brefs. Au lieu de s’étaler sur plusieurs centaines de milliers d’années, ils n’auraient duré que quelques décennies ! Leur impact aurait donc été concentré sur un temps beaucoup plus court, et cela change tout. Car en plus de libérer du CO2, les éruptions injectent des composés sulfatés dans l’atmosphèreatmosphère. Or, si l’augmentation du taux de CO2 entraîne un effet de serre sur le long terme, la présence de grandes quantités d’aérosolsaérosols sulfatés dans l’atmosphère va avoir un effet immédiat, et inverse, sur le climat.

En bloquant la pénétration des rayons solaires, ils vont faire chuter la température, créant ce que l’on appelle un hiver volcaniquehiver volcanique. Si l’effet ne dure pas longtemps, le changement climatique extrêmement brutal ainsi induit peut être très dévastateur pour la vie terrestre. Pour les chercheurs, ce serait donc cette courte phase de chute des températures qui serait principalement responsable de la crise biologique, et non le réchauffement qui a suivi. La faunefaune et la flore adaptées à un climat tropicalclimat tropical auraient en effet très mal supporté ce refroidissement brutal, à l’exception des dinosaures !

Ces derniers, qui ne sont apparus que quelques dizaines de millions d’années auparavant, étaient pour la plupart petits et probablement munis de plumes. Des caractéristiques qui leur auraient permis de mieux supporter le froid, tout comme les petits mammifères déjà présents.

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