On pensait jusqu’à présent que les Hommes du Mésolithique et du Néolithique avaient bénéficié en Europe d’un climat particulièrement stable et tempéré. Une nouvelle étude révèle que la situation climatique aurait en fait été bien plus fluctuante. Plusieurs épisodes de froid sévère auraient ainsi affecté l’hémisphère Nord sur les derniers 8 000 ans.
Si aujourd’hui le climat est largement perturbé par les activités humaines, l’Holocène est généralement considéré comme une période géologique plutôt stable d’un point de vue climatique.
Les 12 000 dernières années auraient ainsi été particulièrement propices au développement des sociétés humaines sur le territoire eurasiatique, notamment en permettant l’établissement de l’agriculture. C’est tout du moins ce que l’on pensait jusqu’à présent.
Car une nouvelle étude, publiée dans la revue Communications Earth and Environment, vient remettre en question cette stabilité climatique. Grâce à de nouveaux modèles, une équipe de chercheurs révèle en effet que la seconde moitié de l’Holocène (derniers 8 000 ans) aurait en réalité été marquée par onze épisodes climatiques froids, tout du moins dans l’hémisphère Nord.
Des chutes locales et temporaires de la température liées à des hivers volcaniques
À l’origine de ces fluctuations du climat : l’activité volcanique. Dans leurs modèles climatiques, les chercheurs ont en effet intégré toute une série de paramètres affectant le climat : irradiationirradiation solaire, gaz à effet de serregaz à effet de serre, paramètres orbitaux de la Terre, présence d’aérosolsaérosols dans l’atmosphèreatmosphère… Leurs résultats ont ainsi montré que durant l’Holocène, plusieurs épisodes de forçage climatique se sont produits dans l’hémisphère Nord, induisant des chutes de température pouvant aller jusqu’à 2 °C ! La quantité d’aérosols semble avoir été le facteur déterminant le déclenchement de ces épisodes de froid sévère. Or, les éruptions volcaniqueséruptions volcaniques ont la capacité de projeter de grandes quantités d’aérosols dans l’atmosphère. En réfléchissant les rayons du soleil, ces fines particules ont ainsi tendance à faire baisser la température au sol, causant ce que l’on appelle des hivers volcaniques.
Les Hommes installés sur le territoire eurasiatique auraient donc eu à faire face à des fluctuations climatiques plus importantes qu’on ne le pensait auparavant.