La Nasa filme au radar des astéroïdes qui s’approchent de la Terre !

Tout comme les météorites, les astéroïdes fascinent. Certains sont des vestiges du tout début de la formation du Système solaire et d’autres d’embryonsembryons de planètes désintégrés suite à des collisions géantes entre eux, et qui possédaient peut-être des océans internes comme le laisse penser le cas de Cérès. Ils pourraient nous en dire beaucoup sur l’origine de la vie sur Terre.

C’est pourquoi nous en avons étudié plusieurs en prélevant même des échantillons à leur surface, comme ce fut le cas pour l’astéroïde Bennu, rapportés par la sonde Osiris-Rex, ou encore avec la sonde HayabusaHayabusa 2 qui a effectué deux collectes d’échantillons de RyuguRyugu en 2019, ce qui lui a permis de ramener sur Terre 5,4 grammes de matière de la surface et sous-surface de l’astéroïde.

Nous savons bien aussi que certains astéroïdes sont potentiellement dangereux car ils sont massifs et passent suffisamment près de la Terre pour qu’une collision, peut-être aussi dévastatrice que celle qui a mis fin à la suprématie des dinosauresdinosaures, se produise dans un avenir rapproché.

Pour toutes ces raisons, la noosphère a entrepris de détecter et d’étudier les astéroïdes susceptibles de croiser l’orbite terrestre. Depuis des décennies, des radiotélescopesradiotélescopes sont utilisés comme des radars dans ce but et ils fournissent même de véritables films dans le domaine radio, montrant la forme et la rotation de ces petits corps célestes. Plus de 1 000 ont ainsi été imagés, quelques-uns faisant la une des médias.

Le saviez-vous ?

L’astéroïde 2024 MK a été signalé pour la première fois le 16 juin 2024 par le système Atlas (Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System), financé par la Nasa, à la station d’observation de Sutherland en Afrique du Sud. Son orbite a été modifiée par la gravité terrestre lors de son passage le 29  juin 2024, réduisant d’environ 24 jours sa période orbitale de 3,3 ans autour du Soleil. Bien qu’il soit classé comme astéroïde potentiellement dangereux, les calculs de son mouvement futur montrent qu’il ne constitue pas une menace pour notre Planète dans un avenir prévisible, explique un communiqué de la Nasa.

Rappelons que des « objets proches de la Terre » ou géocroiseurs (en anglais NEO pour Near Earth Object) lorsqu’ils s’approchent à moins de 8 millions de kilomètres de nous et mesurent plus de 140 mètres de longueur sont considérés comme potentiellement dangereux (Potentially Hazardous Asteroid, ou PHA).

2024 MK, le géocroiseur passé à 3/4 de la distance entre la Lune et la Terre

Plus de la moitié des astéroïdes observés par radar l’ont été par le télescopetélescope de 305 mètres de l’observatoire d’AreciboArecibo, à Porto Rico, avant qu’il ne s’effondre il y a quelques années. Les études de ce genre se sont poursuivies, notamment avec les antennes DSSDSS-14 et DSS-13 de l’observatoire de Goldstone qui ont observé plus de 374 astéroïdes proches de la Terre.

Tout récemment, ce sont les astéroïdes 2024 MK et 2011 UL21 qui ont été scrutés par le radar planétaire Goldstone du Deep Space NetworkDeep Space Network, comme l’explique un communiqué de la NasaNasa. Rappelons que Deep Space Network (réseau de communications avec l’espace lointain) ou DSN est un réseau de trois stations sur Terre équipées d’antennes paraboliques utilisé par la Nasa pour les communications avec ses sondes spatiales interplanétaires.

Le 29 juin, les astronomesastronomes ont ainsi observé l’astéroïde 2024 MK passer devant notre Planète à une distance de seulement 295 000 kilomètres, soit un peu plus des trois quarts de la distance entre la LuneLune et la Terre. Les images le concernant ont été prises grâce à une astuce pour augmenter leur qualité. L’antenne Deep Space Station 14 (DSS-14) a servi de source pour le signal radar, mais les ondes réfléchies ont été captées par l’antenne DSS-13 de 34 mètres. Les images montrent alors un astéroïde allongé et anguleux d’environ 150 mètres de large, révélant des concavités, des crêtes et des rochers d’environ 10 mètres de large.

Le communiqué de la Nasa explique aussi que les passages rapprochés de géocroiseursgéocroiseurs de la taille de 2024 MK sont relativement rares, se produisant en moyenne toutes les deux décennies environ. Par conséquent, « c’était une opportunité extraordinaire d’étudier les propriétés physiquesphysiques et d’obtenir des images détaillées d’un astéroïde géocroiseur », y déclare Lance Benner, scientifique principal au Jet Propulsion LaboratoryJet Propulsion Laboratory qui a aidé à diriger les observations.

2011 UL21, le géocroiseur binaire

Quelques jours avant le passage au plus proche de 2024 MK, plus précisément le 27 juin 2024, l’antenne de 70 mètres de large du DSS-14 avait obtenu des images de l’astéroïde 2011 UL21 qui a été découvert, en 2011, par le Catalina Sky Survey de la Nasa et situé non loin de Tucson en Arizona.

Au plus proche, 2011 UL21 était alors à 6,6 millions de kilomètres, soit environ 17 fois la distance entre la Lune et la Terre. C’était la première fois qu’il s’approchait suffisamment de la Terre pour être photographié par radar. Là aussi, bien que d’une largeur de près de 1,5 kilomètre et classé comme potentiellement dangereux, il ne constitue pas une menace pour notre Planète dans un avenir prévisible d’après les calculs des mécaniciens célestes.

Les chercheurs ont découvert à l’occasion que 2011 UL21 était en fait un système binairesystème binaire avec une petite lune en orbite à une distance d’environ trois kilomètres.

« On pense qu’environ les deux tiers des astéroïdes de cette taille sont des systèmes binaires, et leur découverte est particulièrement importante car nous pouvons utiliser des mesures de leurs positions relatives pour estimer leurs orbites mutuelles, leurs massesmasses et leurs densités, qui fournissent des informations clés sur la façon dont ils se sont peut-être formés », précise au sujet de cette découverte Lance Benner.

Voici d’autres films passés réalisés avec le radar de Goldstone d’astéroïdes.


Données radar de l’astéroïde 2014 HQ124 prises pendant quatre heures le 8 juin 2014, alors que l’astéroïde se trouvait entre 1,39 et 1,45 million de kilomètres de la Terre. Les données révèlent que l’astéroïde 2014 HQ124 est un objet allongé et irrégulier d’au moins 370 mètres de large sur son axe long. Les données radar ont été obtenues à l’aide de l’antenne Goldstone de 70 mètres de la Nasa, la même antenne utilisée pour communiquer avec les vaisseaux spatiaux dans l’espace lointain. L’équipe du lradar Goldstone du Système solaire (radar d’envoi) s’est associée à l’Observatoire d’Arecibo (radar de réception ) pour les cinq premières images de ce film afin de collecter des données de meilleure qualité, résultant en des images plus nettes. Les autres trames ont été réalisées à la fois par émission et par réception avec des antennes du complexe de Goldstone. © Nasa, Jet Propulsion Laboratory


Des images radar de l’astéroïde 2014 JO25 ont été générées et collectées le 18 avril 2017 par le radar Goldstone du Système solaire de la Nasa dans le désert de Mojave en Californie. À l’époque, l’astéroïde 2014 JO25 se trouvait à 3 millions de kilomètres de la Terre. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l’écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Nasa, Jet Propulsion Laboratory

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