L’astrophysique du siècle dernier a permis de valider les idées visionnaires du philosophe allemand Kant au XVIIIe siècle sur la nature de certaines nébuleuses que nous savons aujourd’hui être des galaxies lointaines. Pendant ce même XXe siècle et plus encore ensuite, la noosphère s’est dotée d’yeux incroyablement plus performants que ceux des astronomes contemporains de Kant ; les télescopes Hubble puis James-Webb en portent aujourd’hui témoignages avec un couple de galaxies spirales en collision observé de l’ultraviolet à l’infrarouge.
Le télescope spatial Hubble est bien connu pour ses spectaculaires images de collisions de galaxies. Il vient de faire équipe avec le télescope spatial James-Webb, le JWST, pour revisiter les représentations et la connaissance que l’on a d’une collision iconique observée depuis presque deux siècles dans la constellation du Grand ChienChien avec une résolutionrésolution de plus en plus accrue et dans des longueurs d’ondes autres que celles de la bande visible.
C’est en effet en 1835 que l’astronomeastronome britannique John Herschel (le fils de William HerschelWilliam Herschel, découvreur d’UranusUranus et des rayons infrarouges, entre autres) a fait la découverte du couple de galaxies spiralesgalaxies spirales, aujourd’hui cataloguées sous les noms d’IC 2163 et NGCNGC 2207. Elles sont en cours d’interaction gravitationnelle et fusionneront dans plusieurs centaines de millions d’années pour donner une grande galaxie elliptiquegalaxie elliptique.
Cette vidéo montre deux galaxies spirales, IC 2163 à gauche, et NGC 2207 à droite, situées à 114 millions d’années-lumière de la Terre. Le voyage commence et se termine sur une nouvelle image qui combine les rayons infrarouges moyens, visibles et ultraviolets des télescopes spatiaux James-Webb et Hubble, et comprend de brefs fondus sur l’image infrarouge moyenne de Webb et sur l’image visible et ultraviolette de Hubble. Regardez ces observations fascinantes se décomposer, puis se présenter à nouveau sous la forme d’une observation combinée. La visite présente la formation d’étoiles dans des détails effrayants, des fronts de choc rouge sang et des traces d’anciennes explosions de supernovae qui « résonnent » dans le paysage cosmique. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l’écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © NASA, ESA, CSA, STScI, Danielle Kirshenblat (STScI)
Une collision galactique pour Halloween
En attendant, les forces de maréeforces de marée les sculptent et des ondes de chocs dans le gazgaz interstellaire des deux galaxies conduisent à d’importantes flambées de formation d’étoilesétoiles dont certaine sont massives et évoluent donc rapidement avant d’exploser. Quatre supernovassupernovas ont été observées dans la galaxie NGC 2207 entre les années 1975 et 2013.
On peut rappeler au passage que NGC 2207 a été utilisée par Gérard de Vaucouleurs comme une galaxie de type morphologique SAB(rs)bc dans son Atlas des galaxies dans lequel le célèbre astronome français utilise en 1959 sa révision de la classification morphologique de Hubble pour tenir compte des caractéristiques plus subtiles dans la structure des galaxies, notamment pour les galaxies spirales et lenticulaires.
La Nasa et l’ESA ont mis en ligne à l’occasion d’Halloween les images prises par Hubble et le JWST avec des commentaires très riches que nous reprenons donc.
Le saviez-vous ?
Ci-dessus, cette image des galaxies IC 2163 et NGC 2207, capturée par les télescopes spatiaux Hubble et James-Webb. Les données de Hubble proviennent de sa caméra planétaire à champ large 2 (WFPC2). Les données de Webb proviennent de son instrument Miri (Mid-Infrared Instrument).
L’image montre une barre d’échelle, des flèches de boussole et une clé de couleur pour référence.
La barre d’échelle est étiquetée en années-lumière en haut, ce qui correspond à la distance parcourue par la lumière en une année terrestre. (Il faut trois ans à la lumière pour parcourir une distance égale à la longueur de la barre d’échelle.) Une année-lumière équivaut à environ 9 460 milliards de kilomètres.
La barre d’échelle est également étiquetée en minutes d’arc, qui est une mesure de la distance angulaire dans le ciel. Une seconde d’arc équivaut à une mesure angulaire de 1/3 600 d’un degré. Il y a 60 minutes d’arc dans un degré et 60 secondes d’arc dans une minute d’arc. (La pleine Lune a un diamètre angulaire d’environ 30 minutes d’arc.) La taille réelle d’un objet qui couvre une seconde d’arc dans le ciel dépend de sa distance par rapport au télescope.
Les flèches nord et est de la boussole indiquent l’orientation de l’image dans le ciel. Notez que la relation entre le nord et l’est dans le ciel (vue d’en bas) est inversée par rapport aux flèches de direction sur une carte du sol (vue d’en haut).
Cette image montre les longueurs d’onde invisibles de l’ultraviolet, du visible et de l’infrarouge moyen, qui ont été traduites en couleurs de lumière visible. La clé de couleur indique quels filtres WFPC2 et Miri ont été utilisés pour collecter la lumière. La couleur de chaque nom de filtre est la couleur de lumière visible utilisée pour représenter la lumière infrarouge qui traverse ce filtre.
© NASA, ESA, CSA, STScI