Un ancien satellite russe s’est fragmenté en orbite basse. Plus de 180 débris spatiaux ont été détectés. La Station spatiale internationale (ISS) a même été mise en alerte et ses astronautes étaient prêts à évacuer d’urgence.
On ignore encore ce qui est arrivé au satellite russe Resurs P1. Le 26 juin, un nuagenuage de débris a été détecté, supposant qu’il s’est morcelé. L’incident a été communiqué hier par le commandement spatial du Pentagone. Spécialisée en suivi et analyse de ce genre d’événement, l’entreprise LeoLabs a précisé que la fragmentation de Resurs P1 a eu lieu le 26 juin entre 15 h 05 et 02 h 51 (le 27 juin), heure française.
Courte alerte dans l’ISS
Dans un premier temps, plus d’une centaine de débris ont été détectés. Un communiqué plus récent fait état de plus de 180 débris et la détection continue. Mis en orbite basse en 2013, Resurs P1 était un satellite d’observation de la Terreobservation de la Terre appartenant à l’agence spatiale russe civile Roscosmos. Désactivé en 2021, son altitude baissait progressivement. Resurs P1 devait se désintégrer dans l’atmosphèreatmosphère d’ici la fin de l’année.
L’incident s’est produit à 355 kilomètres d’altitude. La Station spatiale internationale (ISS) se trouvant à 400 kilomètres, la station a été mise en alerte et tous ses astronautes ont été envoyés dans leurs vaisseaux respectifs, y compris Sunita Willams et Barry Wilmore, pilote d’essai du vaisseau Starliner de Boeing, actuellement amarré à la station et que la Nasa refuse de faire revenir sur Terre en raison de problèmes techniques. Au bout d’une heure, les astronautes ont pu reprendre leurs activités habituelles.
Cause de l’accident indéterminée
On ignore encore quelle est la cause de l’incident. Le plus probable est que le satellite se soit fragmenté lui-même suite à l’explosion de sa batterie, qui n’aurait pas été correctement passivée lors de la désactivation de Resurs P1 en 2021. C’est aujourd’hui la plus grande cause de création de débris en orbite. La passivation obligatoire est régulièrement demandée à être inscrite dans les régulations.
Le satellite de 5 600 kilos aurait également pu être frappé par un petit débris. Les spéculations stipulant que le satellite aurait été la cible d’un missile antisatellite pour une démonstration de la défense russe semblent écartées aujourd’hui. Mais la Russie est une des seules puissances spatiales à ne pas avoir ratifié le traité bannissant les tirs antisatellites de démonstration.