La grande majorité des substances utilisées dans nos médicaments proviennent à l’origine de plantes, même si elles sont aujourd’hui synthétisées. La médecine chinoise, notamment, nous montre que les propriétés de certaines plantes, comme l’éphédra, sont ainsi connues depuis longtemps. Une découverte archéologique au Maroc révèle d’ailleurs que cette plante était déjà utilisée il y a 15 000 ans !
L’éphédra est un arbuste bien connu en pharmaceutique. Cette plante de la famille des Gymnospermes, que l’on retrouve un peu partout dans le monde et notamment sur le pourtour méditerranéen, produit en effet des alcaloïdesalcaloïdes de type éphédrine. Son effet décongestionnant est notamment utilisé pour traiter le rhume et l’asthme. De façon plus générale, l’éphédra est considérée comme une plante énergisante possédant de nombreuses vertus, mais dont la consommation à forte dose peut être toxique en fonction des espèces. Historiquement, l’utilisation de cette plante à des fins thérapeutiques est d’ailleurs bien documentée dans la médecine chinoise traditionnelle, qui y a recours depuis plusieurs milliers d’années.
Une nouvelle étude, publiée dans la revue Scientific Reports, révèle que son utilisation pourrait même être bien plus ancienne qu’on ne le pensait jusqu’à présent.
Une utilisation lors de rituels funéraires
En fouillant une tombe datant de 15 000 ans, dans la grotte des Pigeons sur la côte marocaine, une équipe de chercheurs a, en effet, mis au jour de nombreux restes de cônescônes d’éphédra carbonisés autour du squelette d’un humain. Cette découverte suggère que les cônes, charnus et rouges à maturité, ont été auparavant consommés. Les restes auraient ensuite été jetés dans la tombe, sûrement au moment d’un rituel funéraire.
Il semble ainsi que les chasseurs-cueilleurs qui occupaient cette région du Maroc connaissaient déjà, il y a 15 000 ans, les effets thérapeutiques de l’éphédra.