Le dodo reste un animal très mystérieux du fait du peu de témoignages scientifiques qui existent sur cette espèce disparue il y a plus de 350 ans. Souvent dépeint comme un animal paresseux, lent et incapable de voler, le dodo pourrait cependant avoir été bien différent de ce que l’on pensait.
Y aurait-il eu méprise sur le dodo, ce gros oiseau officiellement nommé Dronte de Maurice ? Découvert par les navigateursnavigateurs hollandais en 1598 sur cette île voisine de la Réunion, le dodo ne survivra pas longtemps à l’arrivée des Européens. Il disparaît en effet moins d’un siècle plus tard, victime de la chasse, mais surtout de l’importation d’animaux prédateurs et de la destruction de son habitat, les forêts de l’île Maurice. L’extinction définitive de l’espèce serait ainsi actée dès 1662.
Un oiseau docile, lent, incapable de voler ?
Le dodo va alors rester dans l’imaginaire collectif sous la forme d’un gros oiseau incapable de voler, lent et pas très malin. Peut-être à cause de sa docilité et de son habitude à ne pas fuir les humains. Cette espèce insulaire n’était, il est vrai, pas habituée à être confrontée à des prédateurs et ne s’est donc pas méfiée de ces nouveaux arrivants. Mal lui en a pris.
Mais une nouvelle étude publiée dans la revue Zoological Journal of the Linnean Society révèle que cette image ne serait pas du tout représentative de la réalité. En fouillant dans les anciennes descriptions du dodo et de son proche cousin, le solitaire, les chercheurs ont en effet découvert que ces oiseaux auraient au contraire été vifs et puissants. Des caractéristiques confortées par l’analyse des rares squelettes qui servent aujourd’hui de référence pour cette espèce. Avec son mètre de haut, sa vingtaine de kilos et ses pattes particulièrement puissantes, le dodo pouvait donc certainement courir très vite.
Un rôle au sein de l’écosystème mauricien qui reste à déterminer
Il est probable que cet oiseau, que les chercheurs ont identifié comme faisant partie de la famille des pigeons, devait jouer un rôle très important dans l’écosystèmeécosystème mauricien. Un rôle qui reste à identifier et ce n’est pas une mince affaire, tant le matériel scientifique concernant le dodo est rare. Pourtant, comprendre la place de cet oiseau au sein de son environnement pourrait permettre aujourd’hui de mieux protéger les écosystèmes uniques et menacés de l’île Maurice.
Et, qui sait, le dodo reviendra peut-être un jour peupler les forêts de l’île. Car une start-up envisage de « ressusciter » cette espèce à partir de l’ADNADN retrouvé sur certains ossements.