C’est totalement par hasard qu’un couple de randonneurs est tombé sur un incroyable témoignage d’un lointain passé. Sur un sentier des Alpes italiennes ont en effet été découvertes plusieurs pistes d’empreintes de reptiles remontant à 280 millions d’années !
C’est une incroyable découverte paléontologique que relaye l’université de Milan dans un communiqué. En se promenant dans les Alpes italiennes l’été dernier, sur un sentier du Val d’Ambria, Claudia Steffensen et son mari remarquent inopinément d’étranges traces qui semblent imprimées à la surface d’une dalle rocheuse bien lisse. Intriguée par la forme et la régularité du schéma, qui laissent penser à des empreintes, la randonneuse prend une photo qui sera finalement transmise aux paléontologuespaléontologues du muséum d’Histoire naturelle de Milan. Pour les experts, il n’y a alors aucun doute : Claudia Steffensen est bien tombée sur des empreintes laissées par un reptile il y a très longtemps.
Des empreintes laissées bien avant l’apparition des premiers dinosaures
L’âge de cette piste serait d’ailleurs particulièrement ancien. Les chercheurs l’ont ainsi daté à 280 millions d’années ! À cette époque que l’on appelle le Permien, les dinosaures n’existaient pas encore, et les Alpes encore moins ! Il faut rappeler que le paysage tectonique était alors bien différent d’aujourd’hui, toutes les massesmasses continentales étant regroupées sous la forme d’un unique supercontinent : la Pangée.
Les empreintes auraient ainsi été laissées par un reptile, ancêtre des dinosaures. Les fouilles ultérieures qui se sont tenues sur le site de la découverte ont d’ailleurs permis de mettre en évidence de nombreuses autres pistes fossiles, laissées par des tétrapodestétrapodes (reptiles et amphibiensamphibiens), mais aussi par des invertébrésinvertébrés (insectesinsectes, arthropodesarthropodes…). La taille de certaines empreintes suggère d’ailleurs que ces promeneurs du PermienPermien pouvaient atteindre deux à trois mètres de long ! Certaines dalles présentent même plusieurs pistes associées à des espècesespèces différentes. Une occasion unique de reconstruire la biodiversitébiodiversité d’un lieu en un temps donné, mais aussi le paléoenvironnement.
Des indices qui permettent de reconstruire un environnement disparu
« Les empreintes ont en effet été faites lorsque ces grèsgrès et schistesschistes étaient encore du sablesable et de la boue imbibés d’eau, sur les berges de rivières et de lacs qui périodiquement, selon les saisonssaisons, devaient s’assécher, précise Ausonio Ronchi du Département des sciences de la terreterre et de l’environnement à l’université de Pavie, dans le communiqué. Le soleilsoleil d’été, desséchant ces surfaces, les a durcies au point que le retour de l’eau n’a pas effacé les empreintes mais, au contraire, a permis de les recouvrir d’argileargile, formant ainsi une couche protectrice ».
Les scientifiques espèrent désormais valoriser ces incroyables découvertes, notamment via une exposition au muséum d’Histoire naturelle de Milan.