L’Antarctique n’a pas toujours été un désert de glace hostile. Comme en témoignent de nombreux fossiles retrouvés sur ce continent, ces terres polaires ont un jour abrité de riches écosystèmes. Une découverte récente de fragments d’ambre vient le confirmer.
Il y a 90 millions d’années, l’Antarctique était loin d’être le continent blanc et glacé qu’il est aujourd’hui. C’est ce que suggère la découverte d’un petit morceau d’ambre lors d’un forage scientifique réalisé dans les sédiments de Pine Island Bay, en 2017. Cette découverte, la première du genre pour ce continent, apporte d’importantes informations sur les conditions environnementales qui prévalaient en Antarctique au Crétacé supérieur.
L’ambre, un témoin précieux pour reconstruire les environnements passés
L’existence de forêts sur le continent blanc durant cette période chaude de l’histoire terrestre n’est certes pas une nouveauté, notamment grâce à la découverte de fossiles de plantes et de pollens durant de précédentes expéditions. Jusqu’à présent cependant, aucun fragment d’ambre n’y avait été retrouvé. Pour rappel, l’ambre est formé par la fossilisationfossilisation de résine produite par différentes essences d’arbresarbres, principalement les gymnospermesgymnospermes. Il s’agit donc d’un témoignage particulièrement précieux, notamment du fait que lors de son écoulement, la résine peut capturer et préserver de nombreuses inclusions biologiques. On pense bien sûr aux insectes, mais l’analyse des fragments d’ambre révèle souvent la présence de résidus organiques très divers. Autant d’indices exceptionnellement préservés du passage du temps qui permettent de reconstruire avec précision un écosystèmeécosystème aujourd’hui disparu.
Des micro-inclusions d’écorce
Les fragments retrouvés lors de l’expédition RV Polarstern PS104 ne font que quelques millimètres, mais leur analyse apporte déjà des résultats très intéressants, qui viennent d’être publiés dans la revue Antarctic Science. L’ambre s’avère en effet de très bonne qualité et contient des traces d’écorce qui aident les scientifiques à brosser le portrait d’une forêt tempéréeforêt tempérée riche en conifères !