Tout animal ayant le malheur de tomber dans ses eaux est instantanément… cuit ! Il ne s’agit pas là des classiques sources chaudes, comme celles que l’on trouve dans les environnements volcaniques, mais bien d’une rivière s’écoulant paisiblement dans la forêt amazonienne et dont les eaux peuvent atteindre 86 °C !
Il s’agit d’un lieu sacré pour les peuples autochtones d’Amazonie. Et il suffit de s’approcher (avec précaution) des berges pour comprendre pourquoi. La rivière Shanay-Timpishka, aussi connue sous le nom de « La Bomba », est (presque) en ébullition. Impossible d’y plonger un doigt. Mais un thermomètre révèlera que ces eaux fumantes possèdent une température oscillant entre 45 et 86 °C !
Shanay-Timpishka, une rivière où il ne fait pas bon se baigner !
Des rivières chaudes, il en existe de nombreuses dans le monde, notamment en Islande ou dans le parc du Yellowstone. Toutefois, Shanay-Timpishka reste un vrai mystère. Et pour cause : contrairement à toutes les autres, elle n’est aucunement associée à une activité volcanique.
Habituellement, les sources chaudes se forment par la remontée d’eau chauffée en profondeur au contact de roches magmatiques intrusives. Mais la rivière s’écoule au milieu de la forêt amazonienne, au Pérou, à plus de 700 kilomètres du prochain volcan actif ! Un casse-tête pour les géologuesgéologues qui ne parviennent pas, pour l’instant, à expliquer clairement ce phénomène.
Un formidable site géothermique à préserver
Pour les chamanes, la rivière (dont le nom signifie « qui bout par la chaleurchaleur du SoleilSoleil) est associée à Yucamama, un esprit à la forme de serpent géant qui représente la « mer des Eaux ». Une explication qui ne satisfait bien sûr pas les scientifiques. Des recherches ont donc été menées sur la rivière Shanay-Timpishka, avec l’accord des chamanes. Les résultats laissent penser que les eaux de pluies s’infiltrent dans la région à grande profondeur dans la croûtecroûte, via un réseau de fractures. La température augmentant naturellement avec la profondeur (c’est ce que l’on appelle le gradient géothermique), les scientifiques estiment que l’eau devrait ainsi descendre jusqu’à 1,4 kilomètre pour être suffisamment chauffée, avant de remonter rapidement en surface par une faille, comme le rapporte Andrés Ruzo dans cette présentation TED.
Parallèlement aux études scientifiques, un projet a été mis en route dans le but de protéger ce site incroyable et sacré pour les peuples natifs d’Amazonie.