On sait à quel point les interactions entre l’océan et l’atmosphère sont importantes pour le climat. Mais nous sommes encore loin de savoir quantifier exactement tous ces échanges. Une nouvelle étude révèle ainsi que la quantité de sulfure de diméthyle émise par l’océan pourrait être plus importante que prévu en raison de la sous-estimation des sources. Ce gaz est pourtant impliqué dans la régulation climatique.
Discrètes, elles peuplent nos océans en grand nombre. Les Pelagophyceae sont des microalgues qui pourraient pourtant jouer un rôle important sur le climat. Une équipe de chercheurs vient en effet de découvrir qu’elles produiraient du diméthylsulfoniopropionate (ou DMSP). Ce composé organosulfuré est habituellement consommé par d’autres micro-organismesmicro-organismes océaniques, notamment les bactériesbactéries. Il joue donc un rôle important dans les écosystèmes marins. Mais pas seulement.
Une action sur le climat
La dégradation du DMSP par les organismes marins va en effet produire deux nouveaux composés soufrés : le méthanethiol et le sulfure de diméthylesulfure de diméthyle (DMS). C’est ce dernier qui donne « l’odeur de la mer ». Les embruns marins permettent d’ailleurs à ce composé de se volatiliser sous forme de gazgaz dans l’atmosphère, où il va être oxydé pour former d’autres moléculesmolécules, comme le dioxyde de soufresoufre et l’acide sulfuriqueacide sulfurique. Or, l’acide sulfurique va avoir un impact sur le climat en agissant comme des noyaux de condensationcondensation. Ce composé va ainsi faciliter la formation de nuages, qui vont agir comme une couverture empêchant les rayons du Soleil d’atteindre la surface terrestre. Ce processus tend donc à faire baisser la température de surface.
Des algues grandes productrices de DMSP
De précédentes études avaient ainsi proposé que les variations naturelles de la quantité de DMS émise par l’océan puissent jouer un rôle non négligeable sur le climat terrestre. Jusqu’à présent, on associait surtout la production de DMSP au plancton. Mais la nouvelle étude publiée dans la revue Nature Microbiology montre que la production de DMSP, et donc de DMS, pourrait être bien plus importante qu’on ne le pensait. Les microalgues Pelagophyceae n’étaient en effet jusqu’à présent pas considérées comme étant de grandes productrices.
La découverte que ces algues participent en réalité activement à la production de DMSP devrait permettre de mieux comprendre l’impact de ces micro-organismes sur le climat et notamment sur leur capacité de régulation climatique dans le contexte actuel.