LeoLabs, une entreprise qui traque les débris spatiaux en orbite autour de la Terre, s’inquiète des risques de collision. Pour elle, ce n’est plus qu’une question de temps avant un évènement catastrophique.
Une collision catastrophique avec des débris spatiaux ne serait plus une simple possibilité, mais une quasi-certitude. C’est en tout cas l’avis de Darren McKnight, à la tête de l’équipe d’analyse de données chez LeoLabs, qui s’est exprimé dans une interview avec Forbes. L’entreprise utilise un réseau de 10 radars sur six sites à travers le monde pour suivre plusieurs dizaines de milliers d’objets en orbite mesurant au moins 10 centimètres.
Toutefois, il existe un grand nombre d’objets plus petits qui ne sont pas suivis, et qui circulent dans le même plan orbital que la Station spatiale internationale. Même un débris de quelques millimètres pourrait être fatal pour un astronaute pendant une sortie extravéhiculaire, selon Dan Ceperley, cofondateur de LeoLabs.
Des étages de fusées datant de la course à l’espace
Des collisions entre les débris pourraient créer un nuagenuage de fragments plus petits, qui pourraient à leur tour entrer en collision avec d’autres objets en orbite, créant une réaction en chaîneréaction en chaîne. C’est le syndrome de Kesslersyndrome de Kessler. Darren McKnight critique notamment les pratiques pendant la course à l’espace entre les États-Unis et l’Union soviétique, où les deux superpuissances ont largué les étages supérieurs de leurs fuséesfusées en orbite, sans jamais prévoir un moyen d’y faire le ménage. En juin 2022, deux de ces étages sont passés à moins de 500 mètres d’une collision.
Avec Ian Christensen du Secure World Foundation, Darren McKnight souhaite persuader les gouvernements mondiaux de nettoyer l’orbite terrestre. Toutefois, il faudrait d’abord convaincre les trois plus grandes puissances spatiales qui sont responsables de 90 % des débris : les États-Unis, la Russie et la Chine. Les agences spatiales britannique, japonaise et européenne sont précurseurs dans ce domaine et développent des missions pour collecter les débris spatiaux. Toutefois, cela pourrait bientôt changer, avec la ORBITS Act, qui a été introduite au Sénat américain. Elle financerait à hauteur de 150 millions de dollars des démonstrations de technologies pour récupérer les objets les plus dangereux. Toutefois, elle doit encore passer la Chambre des représentants.