Ariane 6 décolle avec succès !

Ariane 6 a décollé ! C’est un jour nouveau pour l’Europe spatiale. Avec Ariane 6, l’Europe retrouve son autonomie d’accès à l’espace. On fait le point sur ce vol inédit qui s’est soldé par un succès, à une exception près.

On peut souffler. L’Europe dispose à nouveau d’un lanceur lourd pour mettre en orbite ses gros satellites. Après son décollage à 21 h 00 heure de Paris (16 h heure locale), le vol d’Ariane 6 est un succès. L’Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (ESA) l’a confirmé dans la nuit. Il y a toutefois un petit hic.

Revivez notre Live du lancement Ariane 6 animé par Nathan Le Guennic, avec une intervention de Daniel Chrétien en duplex depuis le QG de l’ESA à Paris. © Futura

En direct du QG de l’ESA

Paris, 9 juillet. La soirée commence au quartier général de l’Agence spatiale européenne, l’ESA. À Kourou, le centre spatial guyanais (CSG) est en pleine effervescence. Initialement prévu à 20 h, le lancement a été légèrement décalé par suite d’un petit souci technique. Tout le reste de la chronologie est passé comme une lettre à la poste. Un peu plus tard, le P.-D.G. d’ArianespaceArianespace témoignera que « jamais il n’avait assisté à une chronologie aussi simple ».

Au QG, la salle est remplie de cadres de l’ESA, du Cnes, d’ArianeGroup, de partenaires, de représentants de certaines charges utiles à bord du lanceur, mais aussi d’officiels de défense et de la diplomatie, comme l’ambassadeur d’Allemagne qui voit en Ariane 6Ariane 6 un engagement de coopération européenne. Sont aussi présents des anciens piliers du programme Ariane, dont le premier vol fêtera ses 45 ans à Noël prochain.

Le ministre Bruno Le Maire a également fait une apparition, soulignant le besoin d’un accès à l’espace autonome pour l’Europe, besoin de nouveau pourvu avec le succès de cette nuit. Il était temps. La défense française s’impatientait de voir Ariane 6 lancer leur prochain satellite de reconnaissance CSO-3.

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Rugissement et joies

La tension est à son comble quand la chronologie finale est dictée par la voix grave du directeur des opérations (DDO) Raymond Boyce au CSG. Dans un premier temps, le moteur Vulcain 2.1 s’allume, laissant quelques dernières secondes à l’ordinateurordinateur de bord d’Ariane 6 pour décider si tout est bon avant d’allumer les boosters à propulsion solide et de décoller.

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Ça y est ! Ariane 6 rugit et décolle depuis son pas de tir flambant neuf. Les images sont époustouflantes. Les boosters fournissent le gros de la poussée avant d’être largués au bout de deux bonnes minutes. SéparationSéparation du premier étage cinq minutes plus tard. Il a très bien fait son travail. La suite du vol repose sur l’étage supérieur, qui doit faire ses preuves en orbite.

Dans la salle du conseil au QG de l’ESA, on applaudit chaque grande étape et on apprécie la répétition du mot « nominale » par le DDO. Une heure après le décollage, les nanosatellitesnanosatellites passagers sont libérés avec succès. Tout le monde sourit.

« C’est un grand jour pour l’Europe spatiale, c’est un grand jour pour l’Europe », s’exalte le directeur général de l’ESA depuis le CSG. « Ariane is back ! », tranche le président d’ArianeGroup Martin Sion. Oui, Ariane est de retour.

Une fin de vol perturbée

Le succès n’est pas total. L’étage supérieur devait faire plusieurs manœuvres pour préparer sa désorbitation et larguer les deux capsules de test de rentrée atmosphérique d’ArianeGroup et de la start-upstart-up franco-allemande The Exploration Company. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu.

Le « moteur auxiliaire » APU, censé mettre sous pressionpression les réservoirs pour garantir une meilleure poussée du moteur principal Vinci a soudainement cessé de fonctionner. Par conséquent, l’étage supérieur a choisi de se passiver afin de ne pas générer de débris. Pour la même raison, les capsules n’ont pas été larguées.

On ignore actuellement les raisons de l’interruption de l’APU. Les équipes vont analyser les données de vol. Mais les partenaires précisent que cela fait partie des aléas des tests lors d’un vol inaugural et estiment que ce premier vol d’Ariane 6 est tout de même un franc succès.

Le P.-D.G. d’Arianespace Stéphane Israël a rappelé la suite du programme pour Ariane 6 : un second vol pour livrer CSO 3 en décembre, puis six autres vols Ariane 6 en 2025, avant d’augmenter encore plus la cadence. Israël a également précisé que le prochain vol VegaVega aura lieu début septembre pour mettre en orbite le satellite d’observation européen Sentinel 2C, puis que le retour en vol de Vega-C aura lieu en novembre. C’est un programme chargé.

 

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