ce film de Goro Miyazaki mérite une seconde chance

Le film le plus sous-estimé du Studio Ghibli est aussi celui qui vous arrachera le plus de larmes, une véritable pépite méconnue qui saura toucher votre cœur de manière inattendue.

Tl;dr

  • La Colline aux Coquelicots, réalisé par Goro Miyazaki, est une œuvre méconnue mais émouvante qui explore le deuil et l’espoir dans un Japon en reconstruction.
  • Le film suit Umi et Shun, deux adolescents liés par des pertes familiales, qui se battent ensemble pour sauver leur lycée et surmonter leurs blessures passées.
  • Bien que son approche réaliste et son réalisateur moins célèbre le rendent sous-estimé, La Colline aux Coquelicots mérite une redécouverte pour sa beauté visuelle et sa profondeur émotionnelle.

La rédemption de Goro Miyazaki

Si le nom de Hayao Miyazaki est indissociable de l’éclat du Studio Ghibli, son fils, Goro Miyazaki, a un parcours plus mouvementé. Après un début difficile avec Les Contes de Terremer, critiqué et même désavoué par son père, Goro avait beaucoup à prouver. Mais La Colline aux Coquelicots, sorti en 2011, a marqué sa rédemption. Ce film délicat allie contexte historique et émotions personnelles avec une grande sensibilité. Pourtant, il reste dans l’ombre des grands succès comme Le Voyage de Chihiro ou Mon Voisin Totoro. Cette œuvre discrète témoigne de la maturité artistique de Goro et de sa capacité à toucher le public.

Une histoire simple, mais poignante

À première vue, l’intrigue de La Colline aux Coquelicots semble modeste. L’histoire suit Umi, une lycéenne de 16 ans, qui se lie d’amitié avec Shun, un camarade, tandis qu’ils unissent leurs efforts pour sauver leur foyer étudiant de la démolition. Mais au-delà de ce récit, le film explore des thèmes plus sombres, comme la guerre et le deuil. Umi lève chaque matin des drapeaux maritimes en hommage à son père, disparu lors de la guerre de Corée. Sa rencontre avec Shun, dont le père a également péri en mer, tisse un lien entre leurs chagrins. Ce récit intime, porté par une animation sublime, capte une humanité universelle qui résonne bien au-delà de son apparente simplicité.

Une ambiance entre passé et renouveau

Situé en 1963, le film plonge dans une période de transition pour le Japon, entre la reconstruction d’après-guerre et les préparatifs des Jeux olympiques de 1964. Le lycée d’Umi et Shun est un microcosme de ce renouveau : leurs efforts pour restaurer le vieux bâtiment symbolisent la résilience et la force collective. En toile de fond, les souvenirs de guerre se mêlent à l’espoir d’un avenir meilleur, donnant au film une richesse émotionnelle unique. Cette exploration subtile de l’histoire japonaise, rarement abordée dans les films d’animation, confère à La Colline aux Coquelicots une profondeur qui captive les spectateurs attentifs.

Pourquoi est-il si sous-estimé ?

Malgré ses qualités indéniables, le film reste l’un des moins connus du Studio Ghibli. Cela peut s’expliquer par le fait qu’il n’a pas été réalisé par Hayao Miyazaki, ou encore par son intrigue ancrée dans un contexte réaliste, éloignée des mondes fantastiques qui font la renommée du studio japonais. Par ailleurs, une controverse autour des liens familiaux entre Umi et Shun a également pu refroidir certains spectateurs. Cependant, ces malentendus passent à côté du véritable message du film : une réflexion sur l’amour sous toutes ses formes, qu’il soit familial, amical ou romantique. Aujourd’hui, La Colline aux Coquelicots mérite de briller parmi les joyaux du studio et d’être redécouvert par les amateurs d’animation.

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