Ces étranges trous qui apparaissent en Sibérie cachent un secret explosif… et ce n’est que le début !

Le mystère des cratères d’explosion grêlant le paysage sibérien pourrait bien être enfin levé. Une nouvelle étude confirme qu’ils seraient causés par la libération brutale de méthane stocké en profondeur dans le permafrost. Un phénomène lié, encore une fois, au réchauffement climatique.

Voilà une dizaine d’années que la Sibérie est le théâtre d’un étrange phénomène. Plusieurs trous béants se sont en effet ouverts dans ce sol gelé appelé permafrostpermafrost. Leur formation a laissé les scientifiques perplexes au début. La présence d’éjectas tout autour des trous a cependant rapidement laissé penser que ces cratères étaient causés par des explosions et non par de simples affaissements.

Mais une explosion… de quoi ? De précédentes études mettaient en cause un gazgaz, le méthane, piégé dans le sous-sol de cette région du monde. Ainsi que l’effet du réchauffement climatique. Une hypothèse confirmée par une nouvelle étude publiée dans la revue Geophysical Research Letters qui en détaille le mécanisme et les conditions.

Un contexte géologique bien particulier

Car il faut dire que ce type de phénomène n’est toutefois pas prêt de se produire n’importe où. Comme le stipule Ana Morgado, coauteure de l’étude, « il faut des conditions très, très spécifiques pour que ce phénomène se produise ». Des conditions que présente la géologie particulière de la péninsule de Yamal où un cratère de 70 mètres de diamètre s’est formé soudainement en 2014.

Le sous-sol de la région est en effet composé d’un permafrost argileux. Épaisse de 180 à 300 mètres, cette couche reste en permanence gelée, tout au long de l’année. En profondeur se trouve cependant une poche d’eau appelée cryopeg, maintenue à l’état liquideétat liquide grâce à la pressionpression et à sa très forte concentration en sel. Elle surmonte un niveau d’hydrates de méthane, qui consiste en un mélange gelé d’eau et de gaz. A priori, ce système est stable dans le temps. Mais le réchauffement climatique actuel perturberait les choses.

Une chaîne de conséquences avec comme cause de départ le réchauffement climatique

L’augmentation de la température induirait une extension de la zone active représentant la partie supérieure du permafrost qui fond et gèle de manière saisonnière. De grandes quantités d’eau de fontefonte s’infiltreraient ainsi dans le sous-sol. Par effet d’osmoseosmose, cette eau douce viendrait alors faire gonfler le cryopeg, entraînant une augmentation de la pression en profondeur. On assisterait alors au développement de fissures se propageant du cryopeg jusqu’en surface. La baisse soudaine de la pression liée à l’ouverture de ces fissures entraînerait en retour une déstabilisation des hydrates de méthane. De grandes quantités de gaz seraient alors libérées subitement, provoquant… une violente explosion !

Les chercheurs ont déterminé qu’il fallait environ une dizaine d’années pour que les effets de l’augmentation de la température produisent ce type d’explosion. Un résultat qui correspond avec la hausse des températures enregistrée à partir des années 1980.

Le dérèglement climatique ne faisant qu’empirer, il est à craindre que de nouvelles éruptions se reproduisent dans le futur.

Cette musique fait pousser les champignons

Une expérience démontre que les champignons sont sensibles aux sons monotones. La diffusion de bruits blancs a influencé la croissance et la sporulation d’un champignon microscopique utilisé en agriculture biologique pour favoriser la croissance des végétaux. Les mécanismes incluraient des effets piézoélectriques ou la stimulation de mécanorécepteurs présents dans les membranes du champignon.

 

Et si les plantes avaient l’oreille musicale ? Des chercheurs australiens ont découvert que la diffusiondiffusion d’un son monotone stimulait l’activité d’un microscopique champignon du sol connu pour favoriser la croissance des végétaux. Face à l’érosion, la surexploitation agricole, la déforestation et la pollution, restaurer les sols est un enjeu croissant pour préserver la biodiversité et produire des cultures de manières durables.

Les technologies sont multiples : amélioration de la structure du sol pour favoriser la rétention d’eaurétention d’eau, réintroduction de matièrematière organique, réduction de l’utilisation des pesticides, inoculation de microbesmicrobes… « Cependant, le rôle de la stimulationstimulation acoustique dans ce domaine reste peu exploré », note une équipe de chercheurs de l’Université de Flinders (sud de l’Australie), dans une étude publiée mercredi dans les Biology Letters de la British Royal Society.

Interview : « Neuf plantes sur dix ne peuvent pas pousser dans des sols ordinaires sans l’aide des champignons »

Sur la base de travaux antérieurs sur l’exposition de la bactériebactérie E. ColiE. Coli à des ondes sonores, ces biologistes ont voulu évaluer l’effet d’une stimulation acoustique sur le taux de croissance et la production de spores – ou sporulation – de Trichoderma harzianum. Ce champignon microscopique est souvent utilisé dans l’agriculture biologique pour ses capacités à protéger les plantes des agents pathogènespathogènes, améliorer l’utilisation des nutrimentsnutriments et favoriser leur croissance.

Un paysage sonore monotone

Pour mener leur expérience, ils ont construit et installé des chambres d’atténuation sonore stérilisées, dans lesquelles ils ont déposé des boîtes de pétri où était cultivé le champignon. Ils ont ensuite diffusé dans une de ces chambres Tinnitus Flosser Masker at 8kHz, une des très nombreuses vidéos de bruits blancs disponibles sur YouTubeYouTube, censées soulager les acouphènes ou aider à l’endormissement des bébés. 

« Cela ressemble au son d’une radio ancienne entre deux stations, explique à l’AFP Jake Robinson, un des coauteurs de l’étude. Nous avons choisi cette monotonie pour des raisons expérimentales contrôlées, mais il est possible qu’un paysage sonore plus diversifié ou naturel soit plus efficace. Cela nécessite des recherches supplémentaires ».

Les boîtes de pétri ont été exposées à ce paysage sonore diffusé à un niveau de 80 décibelsdécibels trente minutes par jour. Au bout de cinq jours, les taux de croissance et de sporulation des champignons soumis à la stimulation acoustique étaient plus élevés que ceux des spécimens placés dans les chambres sans paysage sonore.

Quelles sont les hypothèses pour expliquer ces résultats ? 

Les chercheurs avancent plusieurs mécanismes potentiels pour expliquer ces résultats. Ils pourraient être dus à un effet piézoélectriqueeffet piézoélectrique par lequel une pressionpression mécanique (ici une onde acoustiqueonde acoustique) est convertie en charge électrique. Ces phénomènes peuvent influencer les processus cellulaires et moléculaires dans les organismes vivants, comme cela a déjà été observé pour les peptidespeptides, les acides aminésacides aminés, les protéinesprotéines ou les virus.

Une autre hypothèse repose sur les mécanorécepteurs que les champignons possèdent sur leurs membranes. Ceux-ci sont comparables à ceux présents par milliers dans la peau humaine et qui jouent un rôle dans le sens du toucher, en influant sur la façon dont nous réagissons à la pression ou aux vibrationsvibrations. « Il se pourrait que les ondes sonores stimulent ces mécanorécepteurs chez les champignons, déclenchant ensuite une cascade d’événements biochimiques qui activent ou désactivent certains gènesgènes – par exemple, les gènes responsables de la croissance », estime M. Robinson.

« Nos recherches préliminaires suggèrent que les champignons réagissent au son, mais nous ne savons pas encore si cela profite aux plantes. C’est donc la prochaine étape », détaille le biologiste.

« Pouvons-nous influencer les communautés microbiennes du sol ou des plantes dans leur ensemble ? Pouvons-nous accélérer le processus de restauration des sols en stimulant la terreterre avec des paysages sonores naturels ? Quel impact cela pourrait-il avoir sur la faunefaune du sol ? Il y a de nombreuses questions importantes pour nous occuper ! », conclut-il.

Des fontaines de diamants jaillissent du centre de la Terre lorsque les supercontinents se fragmentent

Des joyaux cachés dans les profondeurs de la Terre remontent à la surface de manière spectaculaire. Une étude révèle le lien intéressant entre la dislocation des supercontinents et l’éruption de diamants. Comment ces pierres précieuses parcourent-elles des centaines de kilomètres pour atteindre nos mains ? Plongeons au cœur de ce phénomène géologique surprenant.

La formation et l’extraction des diamantsdiamants ont toujours fasciné les scientifiques et le grand public. Une découverte récente, publiée dans la revue Nature en août 2023, apporte un nouvel éclairage sur ce processus. Des chercheurs ont mis en évidence un lien inattendu entre la fragmentation des supercontinents et l’apparition de fontaines de diamants jaillissant des profondeurs terrestres. Cette révélation bouleverse notre compréhension de la géologie et ouvre de nouvelles perspectives pour la recherche de gisements.

Les diamants naissent dans les entrailles de notre Planète, à environ 150 kilomètres sous la surface. Leur remontée vers la croûte terrestre est le résultat d’un phénomène géologique spectaculaire appelé éruption kimberlitique. Ces éruptions, d’une puissance extraordinaire, propulsent les diamants à des vitessesvitesses variant entre 18 et 133 km/h.

Thomas Gernon, professeur de sciences de la Terre et du climat à l’Université de Southampton, compare certaines de ces éruptions à celle du VésuveVésuve, créant d’impressionnantes explosions de gazgaz et de poussière. Ce processus explique comment ces pierres précieuses, formées il y a des centaines de millions, voire des milliards d’années, parviennent jusqu’à nous.

Voici un tableau récapitulatif des caractéristiques des éruptions kimberlitiques :

Caractéristique

Valeur

Profondeur de formation des diamants

Environ 150 km

Vitesse de remontée

18 à 133 km/h

Âge des diamants

Centaines de millions à milliards d’années

Un lien inattendu avec la tectonique des plaques

L’équipe de chercheurs a fait une découverte surprenante en étudiant la corrélation entre l’âge des kimberliteskimberlites et les périodes de fragmentation des plaques tectoniques. Ils ont observé un schéma récurrent sur les 500 derniers millions d’années :

  • les plaques tectoniquesplaques tectoniques commencent à se séparer ;
  • 22 à 30 millions d’années plus tard, les éruptions kimberlitiques atteignent leur apogéeapogée.

Ce motif s’est vérifié sur une période encore plus longue, remontant jusqu’à un milliard d’années, bien que l’incertitude augmente pour les cycles géologiques les plus anciens.

Des fontaines de diamants à travers les continents

L’étude a mis en lumièrelumière des exemples concrets de ce phénomène à travers le globe. En Afrique et en Amérique du Sud, une recrudescence des éruptions kimberlitiques a été observée environ 25 millions d’années après la dislocation du supercontinent Gondwana, il y a 180 millions d’années.

L’Amérique du Nord a également connu une augmentation similaire suite à la fragmentation de la PangéePangée, il y a environ 250 millions d’années. Un fait intrigant est que ces éruptions semblent débuter aux bords des zones de rupture, puis progresser régulièrement vers le centre des massesmasses continentales.

Le mécanisme derrière les fontaines de diamants

Pour comprendre les mécanismes à l’œuvre, les chercheurs ont utilisé des modèles informatiques sophistiqués simulant la croûtecroûte profonde et le manteau supérieur. Leurs résultats ont révélé que la séparationséparation des plaques tectoniques entraîne un amincissement de la base de la croûte continentalecroûte continentale. Ce processus crée des zones d’instabilité qui se propagent progressivement sur des milliers de kilomètres vers l’intérieur des continents.

Ces instabilités provoquent un brassage de roches riches en eau et en dioxyde de carbonedioxyde de carbone avec des minérauxminéraux kimberlitiques, dont les diamants. Gernon compare ce phénomène à « l’agitation d’une bouteille de champagne », générant des éruptions au potentiel explosif élevé et suffisamment de flottabilitéflottabilité pour atteindre la surface.

Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives pour la recherche de gisements de diamants inexploités et pourrait également expliquer d’autres types d’éruptions volcaniqueséruptions volcaniques survenant longtemps après la fragmentation d’un supercontinent. Le professeur Gernon souligne que ce processus fondamental et hautement organisé pourrait influencer de nombreux autres aspects du système terrestre.

Les fontaines de diamants jaillissant du centre de la Terre lors de la dislocation des supercontinents illustrent la complexité et la beauté des processus géologiques à l’œuvre sur notre Planète. Cette découverte non seulement enrichit notre compréhension de la formation des diamants, mais ouvre également de nouvelles voies pour l’exploration minière et l’étude des phénomènes géologiques à grande échelle.

 

Le télescope James-Webb fait une découverte surprenante sur le compagnon de Pluton

Le télescope spatial James-Webb a encore frappé. Il vient de révéler la présence de dioxyde de carbone (CO2) et de peroxyde d’hydrogène (H2O2) sur Charon, la plus grande lune de Pluton. De nouveaux indices dans l’enquête sur les origines de la ceinture de Kuyper et de notre Système solaire.

CharonCharon a été découverte en 1978. C’est l’une des cinq lunes de la planète naine Pluton. Pas tout à fait une lune, en réalité. Plutôt une sorte de faux jumeaujumeau, juste deux fois plus petit. Parce qu’alors que Charon tourne autour de PlutonPluton, Pluton tourne aussi autour d’un point central. Un peu comme si nous avions affaire à une double planète naine.

Du CO2 venu du sous-sol de Charon, la lune de Pluton

L’autre particularité de Charon, c’est sa composition. De la glace d’eau, de l’ammoniac et des composés organiques qui lui donnent sa couleur grise et rouge caractéristique. La sonde New Horizons (Nasa) a montré qu’elle est différente de celle de Pluton. Et aujourd’hui, c’est le télescope spatial James-Webbtélescope spatial James-Webb qui nous en dit un peu plus sur ce drôle d’objet. Il a en effet détecté sur la surface de Charon, du dioxyde de carbonedioxyde de carbone (CO2)) et du peroxyde d’hydrogèneperoxyde d’hydrogène (H2O2).

Pour les chercheurs du Southwest Research Institute (SwRI, États-Unis) la découverte de CO2 sur Charon n’est pas une surprise. Les astronomesastronomes pensent en effet depuis longtemps que du dioxyde de carbone est présent dans les régions du disque protoplanétairedisque protoplanétaire à partir duquel le système Pluton s’est formé. Dans la revue Nature Communications, les chercheurs du SwRI avancent aujourd’hui que le CO2 observé provient en réalité d’un sous-sol de Charon vieux de milliards d’années et exposé par des impacts d’astéroïdes.

Des indices sur l’origine de Charon, de Pluton et du Système solaire

La détection de peroxyde d’hydrogène (oui, celui que l’on met sur les cheveux pour les décolorer) est plus surprenante. Ce qu’elle suggère, c’est que la surface riche en eau glacée de Charon se transforme. Sous l’effet de quoi ? Peut-être d’une combinaison de la lumièrelumière ultraviolette que l’objet reçoit du SoleilSoleil, des particules énergétiques du vent solairevent solaire et même des rayons cosmiquesrayons cosmiques galactiques. Et d’autres objets situés, comme Charon, dans la ceinture de Kuiperceinture de Kuiper pourraient être soumis aux mêmes influences. Autant d’indices de plus pour comprendre les origines de ces corps lointains et de notre Système solaireSystème solaire.

Le télescope James-Webb révèle la beauté à couper le souffle d’un essaim de jeunes étoiles

James-Webb continue d’envoyer vers la Terre les images les plus frappantes des confins du cosmos. Récemment, le télescope spatial s’attardait sur un magnifique amas ouvert, Westerlund 1, abritant de nombreuses étoiles exotiques.

Gravitant tranquillement à 1,3 million de kilomètres de la Terre, le JWSTJWST continue de faire resplendir le cosmoscosmos. En ce début de mois d’octobre, l’Agence spatiale européenne partage le plus impressionnant cliché pris par le télescope spatialtélescope spatial au cours des dernières semaines. Dans un communiqué publié le 4 octobre, l’ESA relayait donc la photo de l’amas ouvert Westerlund 1. Situé à 12 000 années-lumière de la Terre, il niche en son sein des centaines d’étoiles, éclatantes sous les objectifs du JWST.

Un « super-amas » à 12 000 années-lumière du Système solaire

Westerlund 1 est dense. Très dense. Le télescope spatial Chandratélescope spatial Chandra permettait récemment aux astrophysiciensastrophysiciens de comptabiliser 1 075 étoiles dans un rayon de quatre années-lumière depuis le centre de l’amas. Il se révèle particulièrement intéressant car concentrant une importante quantité d’étoiles exotiques. Une bonne partie d’entre elles sont des étoiles jeunes et des astres massifs, à l’instar de Westerlund 1-26, l’une des plus grandes supergéantes rougessupergéantes rouges observées à ce jour. Parmi cet ensemble hétéroclite, on trouve aussi des étoiles Wolf-Rayet, expulsant leur matière à très grande vitessevitesse dans le cosmos.

Cette photo a été obtenue dans le cadre du programme Extended Westerlund 1 and 2 Open ClustersClusters Survey (Ewocs), grâce à l’un des principaux instruments du JWST, la NIRCamNIRCam. L’ESA indique que le degré de précision de la NIRCam dans le spectrespectre infrarougeinfrarouge lui permet d’acquérir une quantité accrue d’informations sur l’amas ouvertamas ouvert. Westerlund est relativement jeune à l’échelle de l’universunivers, âgé de 3,5 à 5 millions d’années. Les scientifiques comptent bien exploiter les données pour en apprendre plus sur le processus de formation des étoiles et leur évolution.

Des chercheurs ont retrouvé les restes d’un plancher océanique vieux de 250 millions d’années !

Bien loin sous le fond du Pacifique, des chercheurs ont réussi à identifier ce qui semble être les restes d’une ancienne croûte océanique, qui aurait plongé dans le manteau il y a 250 millions d’années. Cette nouvelle découverte permet de mieux comprendre l’origine de certaines structures géantes situées à la base du manteau.

C’est en étudiant la structure du manteaumanteau sous la partie sud-est de l’océan Pacifique que des chercheurs se sont rendu compte qu’il y avait là quelque chose de bizarre. Les données de tomographie sismique, une technique qui utilise les ondes sismiques produites par des séismes lointains pour imager la structure interne de la Terre, ont en effet révélé la présence d’une surépaisseur inhabituelle au niveau de la zone de transition du manteau. Celle-ci, qui se trouve entre 410 et 660 kilomètres de profondeur, marque le passage entre le manteau supérieur et le manteau inférieur.

Cette zone de transition correspond aux profondeurs auxquelles l’olivine, principal minéral du manteau, connaît un réarrangement de sa structure cristalline, en raison de l’augmentation de la pressionpression. Ce changement de phase peut cependant être influencé par la température.

Les restes d’une très ancienne croûte océanique

La surépaisseur de la zone de transition observée par les scientifiques sous la dorsale East Pacific Rise laisse donc penser à la présence de matériel froid dans cette zone du manteau. Or, qui dit matériel froid, dit matériel provenant de la surface. Les chercheurs pensent ainsi avoir identifié les restes d’une ancienne croûte océanique, qui aurait depuis bien longtemps plongé dans le manteau via une zone de subductionzone de subduction, à une époque où les premiers dinosaures apparaissaient.

Les données suggèrent en effet que cette croûte océanique serait âgée de 250 millions d’années. Toutefois, il semblerait qu’elle ait coulé plus lentement qu’on ne le pensait dans le manteau. Pour les scientifiques, cela suggère que la zone de transition joue un rôle de frein, ralentissant la descente du matériel dans le manteau inférieur.

Une influence sur la dynamique du manteau profond

La présence de cette ancienne croûte océanique dans le manteau pourrait d’ailleurs avoir des implications sur l’ensemble de la dynamique de la région. En effet, elle semble être à l’origine de la forme étrange d’une importante anomalieanomalie de vitessevitesse que l’on observe à la base du manteau et que l’on appelle la LLSVP du Pacifique (large low shear velocity province)), ou superpanachesuperpanache.

Cette étude, publiée dans la revue Science Advances, montre donc à quel point des éléments de surface peuvent influencer la dynamique profonde du manteau.

Le télescope James-Webb détecte de surprenants jets de gaz dans le Système solaire

Il y a, dans notre Système solaire, des objets étranges. Hybrides. Des centaures. Et le télescope spatial James-Webb vient d’ajouter un peu plus au mystère en révélant des jets de gaz qui émergent de l’un d’eux.

Dans la mythologie grecque, les centaures sont des êtres mi-humains, mi-chevaux. En astronomie, le terme désigne des objets glacés en orbite autour de notre Soleil. Autrefois au-delà de l’orbite de NeptuneNeptune, mais qui, par le jeu d’influences gravitationnelles, naviguent désormais quelque part entre JupiterJupiter et Neptune. Considérés comme des vestiges de la formation de notre Système solaire parce qu’ils gardent des informations sur les substances volatiles anciennes, ils doivent leur nom au fait qu’ils partagent des caractéristiques avec les objets transneptuniens, mais aussi avec les comètes à courte période. Comme s’ils étaient en transition entre les deux.

Une sonde spatiale pourrait voir en direct le réveil d’un centaure

Dans l’espoir de mieux comprendre les centaures, des chercheurs ont tourné vers eux l’instrument NIRSpecNIRSpec – pour Near-Infrared Spectrograph – du télescope spatial James-Webb (JWST). Ils l’ont plus exactement braqué sur Centaur 29P/Schwassmann-Wachmann 1. Celui que les astronomesastronomes surnomment Centaure 29P parce qu’il est connu pour ses explosions quasi périodiques. Son intensité varie toutes les six à huit semaines. De quoi faire de lui l’un des objets les plus actifs du Système solaire externe.

Des jets de gaz qui n’avaient encore jamais été observés

Jusqu’ici, l’orbite lointaine des centaures et leur faible luminositéluminosité empêchaient les observations détaillées. Mais la sensibilité du télescope spatial James-Webb ouvre de nouvelles perspectives en la matièrematière. Les astronomes savaient déjà que le jet de gazgaz émis par Centaure 29P vers notre Soleil – et notre Terre – contient du monoxyde de carbone (CO). Dans la revue Nature, ils le confirment aujourd’hui, ajoutant même un autre jet de CO partant du nord de l’objet.

Les chercheurs racontent que le JWST y a aussi cherché des traces de vapeur d’eau (H2O) qu’il n’a pas trouvées. Peut-être du fait du froid qui règne sur l’objet. En revanche, il a bien détecté du dioxyde de carbonedioxyde de carbone (CO2)). Les données montrent même, pour la première fois, deux jets de CO2 émanant des directions nord et sud.

Des modèles pour retracer l’histoire des centaures dans notre Système solaire

L’étape de modélisationmodélisation a ensuite permis aux astronomes de comprendre que ces différents jets étaient émis par des régions différentes du noyau de Centaure 29P. Parmi les hypothèses des chercheurs, la possibilité que ledit noyau se présente sous la forme d’un agrégat d’objets de compositions différentes. Au moins deux. Des objets qui se sont retrouvés là après avoir suivi des voies de formation bien distinctes. « De quoi remettre en question nos idées sur la façon dont les objets primordiaux sont créés et stockés dans la ceinture de Kuiper », souligne Geronimo Villanueva, coauteur de l’étude, dans un communiqué de la Nasa.

Concernant les raisons pour lesquelles la luminosité de Centaure 29P varie ainsi et les mécanismes qui se cachent derrière ce dégazagedégazage, les chercheurs restent dans le doute. Tout ce qu’ils avancent désormais, c’est que la nature de cette activité est différente de celle des comètes dont les jets naissent par dégazage d’eau. Or les centaures se trouvent dans une région trop froide pour permettre à la glace de se sublimer. Des réponses pourront peut-être être apportées grâce à des observations renouvelées et plus longues de Centaure 29P. L’enjeu est de taille. Car en réussissant à mieux cerner ce centaure, les astronomes pourraient améliorer leur compréhension de la formation et de l’évolution de notre Système solaire.

Pourquoi cette plante tendance est désormais indésirable en France ?

Les herbes de la pampa, autrefois plébiscitées pour leur esthétique, sont désormais considérées comme une menace écologique en France. Comment ces plumeaux décoratifs sont-ils passés du statut de tendance à celui d’espèce indésirable ? Découvrez pourquoi ces plantes exotiques font l’objet d’une interdiction nationale et quelles sont les mesures prises pour préserver la biodiversité locale.
 

L’histoire des herbes de la pampa en France est un parfait exemple de la façon dont une plante ornementale peut devenir une véritable menace pour l’écosystème local. Importées d’Amérique du Sud pour leur aspect esthétique, ces graminées aux longues tiges plumeuses ont rapidement conquis les jardins, les bords de route et même les intérieurs français. D’un autre côté, leur popularité s’est transformée en inquiétude, conduisant les autorités à prendre des mesures drastiques pour limiter leur propagation et protéger la biodiversité nationale.

De l’attrait décoratif au statut d’espèce invasive

Les herbes de la pampa, scientifiquement connues sous le nom de Cortaderia selloana, ont longtemps séduit les amateurs de décoration d’extérieur et d’intérieur. Leur silhouette élégante et leurs épis plumeux ont fait d’elles des stars des aménagements paysagers. Une habitante de Nouvelle-Aquitaine, interrogée par TF1, résume bien cet engouement : « C’est très joli, ça décore bien ».

Cependant, derrière cette apparence gracieuse se cache une réalité bien plus sombre. Ces plantes exotiques se sont révélées être de redoutables envahisseurs, capables de se reproduire à une vitessevitesse alarmante. Un seul plumeau peut produire des centaines de milliers de graines, facilement dispersées par le vent. Cette capacité de propagation exceptionnelle a rapidement transformé ces ornements en véritables menaces pour la flore locale.

Voici un tableau récapitulatif des caractéristiques des herbes de la pampa :

Caractéristique

Description

Nom scientifique

Cortaderia selloana

Origine

Amérique du Sud

Hauteur maximale

Plusieurs mètres

Reproduction

Jusqu’à plusieurs centaines de milliers de graines par plumeau

Impact écologique

Néfaste pour la biodiversité locale

Impact négatif sur l’écosystème et la santé humaine

L’invasion des herbes de la pampa a des conséquences désastreuses sur la biodiversité française. Annabelle Thierry, chargée de mission au Conservatoire des espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine, explique : « On parle d’effet en cascade ou boule de neige. C’est-à-dire que lorsqu’elle est présente, d’autres plantes viennent à être moins présentes, en plus petites quantités, voire à disparaître ».

Les effets néfastes de cette plante invasive ne se limitent pas à la flore. La faune locale pâtit également de sa présence, car ces plantes n’ont que peu d’intérêt nutritif ou écologique pour les animaux autochtones. Cette perturbation de l’équilibre naturel est d’autant plus préoccupante dans les zones sensibles comme les littoraux, où la biodiversité est souvent fragile.

Au-delà de l’impact écologique, les herbes de la pampa présentent aussi des risques pour la santé humaine :

  • forte allergénicité du pollen ;
  • irritations cutanées dues aux fibres ;
  • problèmes respiratoires potentiels.

Mesures légales et actions concrètes pour endiguer la propagation

Face à cette menace croissante, les autorités françaises ont pris des mesures radicales. Un arrêté national, initialement promulgué le 14 février 2018 et modifié en mars 2020mars 2020 puis en avril 2024, interdit désormais toute manipulation de l’espèceespèce sur le territoire métropolitain. Cette législation stricte englobe :

  1. L’introduction sur le territoire.
  2. L’introduction dans le milieu naturel.
  3. La détention et le transport.
  4. L’utilisation et l’échange.
  5. La mise en vente, la vente et l’achat de spécimens vivants.

Annabelle Thierry souligne l’importance de cette réglementation : « Un arrêté a été pris. Donc, on est sur un texte qui concerne tout le territoire national. C’est donc la responsabilité de chacun de ne pas propager cette espèce ».

Sur le terrain, des campagnes d’éradication sont menées par les collectivités et les organismes de protection de l’environnement. Ces opérations impliquent souvent le découpage minutieux des plants, parfois hauts de plusieurs mètres, pour éviter toute nouvelle dissémination de cette plante invasive.

Vers une prise de conscience collective

La lutte contre les herbes de la pampa illustre parfaitement les défis auxquels nous sommes confrontés en matièrematière de préservation de la biodiversité. Elle souligne l’importance d’une approche prudente dans l’introduction d’espèces exotiques et la nécessité d’une vigilance constante pour protéger nos écosystèmes locaux.

Cette situation invite chaque citoyen à repenser son rapport au jardin et à privilégier des espèces indigènesindigènes, plus adaptées à notre environnement et bénéfiques pour la faune locale. En prenant conscience des enjeux écologiques liés à nos choix de plantes ornementales, nous pouvons tous contribuer à la préservation de la richesse naturelle de nos régions.

La transformation des herbes de la pampa, de tendance décorative à menace écologique, nous rappelle que la beauté d’une plante ne doit pas être le seul critère de choix. La protection de notre biodiversité exige une réflexion plus profonde sur l’impact de nos décisions, même les plus anodines en apparence, sur l’environnement qui nous entoure.

Découverte extraordinaire de formes de vie isolées de la surface de la Terre depuis 2 milliards d’années !

La vie serait capable de se maintenir au sein des roches de la croûte pendant plusieurs milliards d’années ! Une colonie microbienne datant probablement de 2 milliards d’années a en effet été retrouvée au sein d’une roche forée en Afrique du Sud !

C’est une véritable capsule temporelle microscopique que des chercheurs viennent de découvrir. Lors d’un forage très profond réalisé en Afrique du Sud, dans les roches magmatiques âgées de 2 milliards d’années formant le Bushveld Igneous Complex, des scientifiques ont en effet remonté un échantillon contenant une colonie de microbes… vivants. Si l’on sait que les bactériesbactéries peuvent coloniser des milieux extrêmes et notamment les roches de la croûte terrestre même à très grande profondeur, cette découverte est une première.

Une colonie indigène, qui aurait survécu au sein de la roche pendant 2 milliards d’années

Car cette colonie semble avoir été piégée dans ces roches il y a 2 milliards d’années. Depuis, elle est restée isolée du reste de l’environnement. Il s’agirait donc du plus vieil exemple de colonie microbienne en activité découverte dans des roches. Les bactéries ont été retrouvées au sein d’une fracture scellée, remplie d’argile. Des analyses ont permis de montrer qu’il n’y avait pas eu de contaminationcontamination postérieure et que ces microbes étaient bien des « autochtones ».

Mais comment cette colonie a-t-elle pu survivre durant 2 milliards d’années ? Pour les chercheurs auteur d’une étude publiée dans la revue Microbial Ecology, ces micro-organismesmicro-organismes auraient tiré la ressource nécessaire à leur subsistance de l’énergieénergie produite lors du processus d’altération des minérauxminéraux silicatés, qui produit des argiles. La réaction entre l’eau et le ferfer contenus dans les silicates produit en effet du H2, un composé que les microbes peuvent métaboliser. Ces processus auraient permis à ce milieu minéral de rester habitable pendant plusieurs milliards d’années.

Une découverte de bon augure pour la recherche de vie sur Mars

On sait que les microbes qui peuplent ces environnements profonds présentent un métabolismemétabolisme très lent et sont peu amenés à évoluer au cours du temps. De fait, l’ADN des microbes retrouvés dans les roches du Bushveld Igneous Complex pourrait donner d’importantes indications sur le génomegénome des micro-organismes ayant vécu il y a 2 milliards d’années, à une époque où commencent seulement à apparaître les premiers organismes pluricellulaires. C’est là une occasion unique d’observer à quoi ressemblait la vie à cette époque lointaine.

Mais c’est également la preuve que des colonies bactériennes peuvent survivre sur de très longues périodes de temps dans des environnements scellés et protégés de tout bouleversement, du moment qu’elles ont une source d’énergie à leur disposition. Un point majeur qui intéressera certainement les scientifiques à la recherche d’une vie passée sur Mars !